Ils promettaient un album taillé sur la scène : vérification avec le très attendu double passage du groupe à Paris, au Trabendo et en Black Session.
Des stroboscopes fusent, en accord parfait avec une guitare épileptique et la foule scande Oh Your God en gigotant. Cette scène n’a pas eu lieu à une messe d’électro fluo mais à un concert du passionnant groupe Anversois dEUS, prêt à se réinventer avec une exigence admirable. Autrefois orfèvres du rock bricolé, devenus leaders malgré eux d’un renouveau de la pop belge, les cinq membres ont appris, en presque quinze ans de carrière, à peaufiner des pop-songs à fleur de peau (qu’ils ne jouent plus ces jours-ci) et à construire des mélodies explosives aux structures complexes.
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Quelques jours après la sortie de Vantage Point, album volcanique, cette formation réunie depuis 2005, menée par Tom Barman, était de passage à Paris pour deux concerts contrastés, la preuve que l’on n’obtient pas le même effet en commençant par le foudroyant When She Comes Down au Trabendo ou par le majestueux Slow dans le cadre plus civilisé de leur troisième Black Session, diffusée en direct sur France Inter. Au studio 105 de la Maison de la Radio, difficile de se lâcher quand la sécurité s’obstine à faire asseoir ceux qui osent se lever pour danser.
Heureusement, tout le monde est debout à la fin d’Instant Street, hymne magistral un peu terni par quelques problèmes de son, qui reste pourtant très communicatif avec le riff du guitariste Mauro Pawlowski, d’une classe ténébreuse inimitable.
Beaucoup plus qu’un grand groupe de rock belge, dEUS aurait aujourd’hui le même statut que Radiohead ou R.E.M. s’il était anglais ou américain.
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