Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 29 juin au 5 juillet
Depuis plusieurs années, des chorégraphes africains animent des ateliers dans des camps de réfugiés, un projet porté par la fondation African Artist for Development (AAD), en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Salia Sanou est de ceux-là. Depuis la découverte de ce danseur chez Mathilde Monnier dans les années 90, il a ouvert avec Seydou Boro le centre chorégraphique de La Termitière à Ouagadougou, au Burkina-Faso. Sa nouvelle création, Du désir d’horizons (les 30 juin et 1er juillet au Théâtre de Chaillot), s’inspire de cette expérience. Réunissant huit interprètes et deux jeunes réfugiés, elle met en regard l’œuvre de Nancy Huston, Limbes/Limbo : un hommage à Samuel Beckett avec l’éprouvé de l’exil, intérieur et géographique. Elle donne corps aux mots de Samuel Beckett : « La fin est dans le commencement, et cependant, on continue. »
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Pour Salia Sanou, il s’agit de « proposer sur le plateau une forme où le sens et l’essence même du corps viendront témoigner d’un état du monde. Sans illustrer ce que peut être une situation d’isolement, d’exil ou de déplacement, je souhaite chercher un sens artistique articulé sur le travail de corps d’hommes et de femmes réapprenant à vivre dans des espaces d’enfermement. »
Le New York City Ballet retrouve la capitale pour Les Etés de la danse (du 28 juin au 16 juillet au Théâtre du Châtelet), un festival de prestige alternant des programmes différents chaque soir. Beaucoup de ballets de George Balanchine – le père fondateur du NYCB – et de Jerome Robbins au menu. Mais également des créations de Justin Peck, Christopher Wheeldon et Alexei Ratmansky – quoique à petites doses, hélas. Pour amoureux d’une danse classique aux couleurs américaines.
Danse, cirque, musique, performances sont à l’affiche du festival des 7 collines (Du 29 juin au 8 juillet à Saint-Etienne). On retrouve avec plaisir l’énergie d’un circassien amoureux de la danse avec Mathurin Bolze qui trouve son double en la personne de Karim Messaoudi dans Barons perchés et présente aussi Fenêtre(s), un jeu avec l’apesanteur. Avec Sweat Baby Sweat de Jan Martens, ce sont les étreintes qui deviennent acrobatiques. A découvrir, des cirques venus d’Europe. The Loser(s), cirque tchèque, mêle hip hop et acrobaties. Humour et prouesse physique dans Bromance par les acrobates anglais de Barely Methodical Troupe.
“Barons perchés » (© Christophe Raynaud de Lage)
Excellence de la programmation du Festival lyrique d’Aix-en-Provence (du 30 juin au 20 juillet), qu’il s’agisse des concerts ou des opéras proposés.
C’est dans une ville africaine de l’époque coloniale que Christophe Honoré situe l’action de Cosi fan tutte de Mozart sous la direction musicale de Louis Langrée (du 30 juin au 29 juillet). Le Polonais Krzysztof Warlikowski transforme en une ode à l’adolescence Il Trionfo del tempo e del disinganno de Haendel sous la baguette experte d’Emmanuelle Haïm (du 1er au 14 juillet). L’Anglaise Katie Mitchell et le chef Esa-Pekka Salonen transcendent entre rêve et réalité l’univers sombre des amours impossibles du Pelléas et Mélisande de Claude Debussy (du 2 au 16 juillet). Avec Œdipus Rex de Stravinski, Peter Sellars et Esa-Pekka Salonen revisitent l’histoire racontée par Sophocle et la prolonge avec celle d’Antigone en échos de La Symphonie des psaumes (les 15 et 17 juillet). Premier opéra créé en arabe et en français à Aix, Kalîla Wa Dimna d’après le classique de la littérature arabe du VIIe siècle de Ibn Al-Muqaffa, réunit Zied Zouari au pupitre et Olivier Letellier à la mise en scène (du 2 au 17 juillet).
Le 27e Festival international Arte flamenco (du 4 au 9 juillet à Mont-de-Marsan) met le flamenco à toutes les sauces – piquantes de préférence. S’y trouvent réunis des grosses pointures comme Sarah Baras avec sa création Voces ou des jeunes talents à suivre comme Patricia Guerrero tout juste récompensée d’un Giraldillos – la plus haute distinction de la Biennale de Séville. La danseuse Belen Maya voyage ici entre tradition et modernité avec le bien nommé Bipolar, tandis que Antonio Canales et Joaquin Grilo osent le face à face en dansant. De Antonio El Pipa à Esperanza Fernandez, une des grandes voix actuelles, sans oublier le pianiste surdoué Dorantes, l’affiche promet. Avec en prime, stages de danse, exposition photos et un Café cantante des plus courus.
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