Un Animal Collective explore les grandes
profondeurs : beau et effrayant.
Down There, album solo d’Avey Tare, ne s’écoute qu’au casque. Au beau milieu des intimités troublées, plutôt seul donc, prêt à perdre son chemin. Par sécurité, l’âme ne se tiendra pas trop proche des lieux sombres où l’Américain a conçu, de son propre aveu, ce fascinant bouillon de culture : sur le rebord d’un abysse, à contempler de nouvelles formes de vie s’inventer dans l’énergie des angoisses.
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Car sans les mantras solaires de Panda Bear, autre Animal Collective parti en solo et en parallèle, la musique de Tare est un univers sans étoiles, un yin sans yang. Elle est sombre et déséquilibrée, chancelante mais exploratrice, confinée dans les profondeurs étouffantes d’un sous-marin en perdition – Down There, est-on prévenus.
Elle reste pop. Ou presque : chaotique dans ses ordonnancements, imprévisible mais pas tout à fait informe, elle s’éloigne à nouveau du début de cadre tracé par les derniers albums d’Animal Collective. Mis en son par le scalpel du copain Deakin, les beats sont patraques, la danse est démantibulée, imbibée comme un buvard psychotrope.
Le chant est possédé, les mélodies se meuvent sur de cauchemardesques triturations soniques. Passionnante et effrayante, monstrueuse et belle à la fois, la musique de Tare est la bande-son de légendes inconnues, qui parlent tout autant aux restes d’enfants qu’aux décédés en devenir.
http://www.youtube.com/watch?v=xuWDvzZMV9U
http://www.youtube.com/watch?v=Zz2VGEQ4x-Y
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