Bientôt en concert, des hippies au poil, cousins californiens des Fleet Foxes. Critique et écoute.
Chez ces Californiens, on lave donc son linge sale en famille : de la dentelle et de la bure, des salopettes en vieux denim et du satin. Ainsi va leur folk, d’apparence rustique, ploucard même, mais prodigieusement mélodique, sophistiqué, ce qui arracha à Steven Tyler d’Aerosmith, étrange juge en la matière, un cri d’amour : “Des Mamas & The Papas sous acide !”
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Mamas, Papas et leurs enfants aussi, comme les Fleet Foxes ou Avi Buffalo, autres mélodistes nonchalants, dégingandés et à la coule avec qui ces freaks très chic partagent des liens de sang. La famille est large, elle s’étend de Cocoon en France à Fleetwood Mac sur la lune, et chante en cascades, à l’unisson sur d’authentiques pop-songs déguisées en folk-songs : endimanchées en amish, mais trop joyeuses, sophistiquées et sensuelles pour vraiment tenir bien longtemps dans cette austérité.
Leur ferveur, leurs harmonies diaboliques, leur beauté boudeuse : tout ceci se paie cash, en quelques tubes éblouissants comme Stupidland ou Chugjug, dont s’est emparé une publicité américaine pour un médicament antidouleur.
Et effectivement, cette musique mixte, plus qu’un acide qui encouragerait la fuite, est une pilule qui rend la vie moins rosse, plus rose, la décore de l’intérieur en grange psychédélique à longueur de chorales hystériques, de guitares en volutes, de claviers excentriques, d’étranges dialogues. Malgré les apparences, un foyer modèle : plutôt famille Tenenbaum que famille Manson.
Concert : le 11/2 à Paris (Maroquinerie)
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