Avant de devenir un papier peint lisse et satiné, produit au kilomètre par des designers honteux, uniquement destinée à parfumer au chic-plouc des magasins frimeurs, la pop d’ambiance a connu, de Brian Eno à Talk Talk, de Blue Nile à Air, de tranquilles et belles révolutions. Loin du chilling out lyophilisé et aseptisé, c’est à […]
Avant de devenir un papier peint lisse et satiné, produit au kilomètre par des designers honteux, uniquement destinée à parfumer au chic-plouc des magasins frimeurs, la pop d’ambiance a connu, de Brian Eno à Talk Talk, de Blue Nile à Air, de tranquilles et belles révolutions.
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Loin du chilling out lyophilisé et aseptisé, c’est à cette famille de chercheurs-rêveurs qu’il faudra associer le duo franco-espagnol Vacabou. Voix flottante, beats froissés, mélodies lancinantes : ce n’est pas parce qu’une chanson s’appelle Iceland qu’il faudrait forcément comparer la Française Pascale Saravelli à Björk ? même si cette façon de jouer de la pop-music en écoutant Harold Budd ou Garbarek rappelle de loin quelques plages contemplatives de Homogenic. Avec d’authentiques petites merveilles atmosphériques, bucoliques et complexes comme Blue Glass Highway et Barunka Left, Vacabou joue loin des poncifs poussifs et lascifs du trip-hop ? un vilain spectre qui guette le groupe quand il s’attache plus au design qu’à l’écriture.
Mais pour avoir grandi avec Leonard Cohen ou le Bowie berlinois (auquel un titre rend hommage), Juan Feliu reste, quels que soient ses outils et l’armada informatique à ses ordres, fidèle à une écriture sobre et sombre, refusant les tics et gadgets d’époque. De bien séduisants Lee Hazlewood et Nancy Sinatra, qui auraient troqué les bottes de cow-boy pour des moonboots.
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