Les dernières confessions – mot ô combien érotique – de la superpornstar Rocco Siffredi tendent à égratigner quelque peu le vernis du déjà polémique Gérard Depardieu.
Longuement interviewé – et photographié – au sein du dernier numéro de M le magazine du Monde, Rocco Siffredi s’est récemment exprimé, avec véhémence, sur sa relation trouble avec l’un des mastodontes du cinéma français.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
"Rocco Siffredi : une si longue histoire " On se marre bien au Monde. #LaQueueAuKiosque pic.twitter.com/rTIuhOVyzO
— Benoît Lasserre (@LasserreBenoit) June 18, 2016
L’autre monde
Rappel des faits: en mai dernier, notre Cyrano national avait mis en doute la pertinence d’un choix, celui de laisser la vedette des True Anal Stories fouler du pied le tapis rouge de la Croisette cannoise. Jamais avare de provocs aisées, l’acteur avait alors déclaré :
“Rocco Siffredi monte les marches accompagné de deux-trois nanas avec des robes à la con, et l’on ne parle que de ça, les images abreuvent toutes les télés. Je ne veux pas parler comme un vieux con, même si j’en suis un, mais c’est complètement porno. Cannes ne mérite pas ça…”
Avec la finesse qu’on lui connaît, l’étalon aux 25 centimètres s’est permis en retour de contre-attaquer, faisant face à l’un des plus grands noms du cinéma français :
“Je me suis senti blessé et rejeté de cet autre monde. Je ne comprends pas sa réaction, c’est un acteur que j’aime. De plus, je me souviens vaguement d’avoir partouzé avec lui. En nous traitant de merde, j’ai l’impression qu’il s’adresse à lui-même.”
Ces propos recueillis par Gala mettent en évidence un règlement de comptes absurde et vain. D’emblée, Depardieu semble ignorer les nuances du CV de ce grand fan d’Alain Delon – son pseudo est né des personnages deloniens de Rocco et ses frères et Borsalino & co – dont l’engagement au sein du cinéma d’auteur fut certes furtif mais bien réel – son intégration au sein du cinéma, cérébral et sulfureux, de Catherine Breillat (Romance, Anatomie de l’enfer). Ceci démonterait la cohérence de sa présence au sein de la 69ème cérémonie du cinéma international. Surtout, Depardieu lui-même est loin d’être aux antipodes de ce « complètement porno » qu’il fustige : il suffit de voir ses prestations, profondément sexuelles, dans Les Valseuses de Blier et La dernière femme de Marco Ferreri (il s’y mutile le pénis).
Le mépris du porn
Si l’amour inné de « Gégé » pour les gauloiseries et la paillardise semble entrer en contradiction avec cette pornographie diabolisée, Rocco soulève par sa répartie brut de décoffrage un point fondamental : la vision méprisante que porte le monde officiel du spectacle et de l’art sur l’industrie des films pour adultes. A l’heure où des auteurs nationaux comme Ovidie ou HPG se voient reconnus à leur juste valeur par la critique dite « officielle », on aurait pu pourtant penser que la question n’avait plus à être d’actualité…
Le cinéma pornographique sera-t-il encore longtemps réduit dans les mentalités à cet « autre monde » et chassé des consciences sociales ?…C’est certainement cette frontière qu’a cherché à réduire cet acteur staglianesque en mettant en place dans son pays natal son Université du Hard en octobre 2015.
{"type":"Banniere-Basse"}