Dix ans après son éclosion, la page de la French Touch est définitivement tournée par une nouvelle génération de producteurs qui en a rejeté tous les codes, même si les morceaux qui ont fait connaître Jackson à la fin des années 90 flirtaient encore avec la house filtrée. De Para One à Feadz et Detect, […]
Dix ans après son éclosion, la page de la French Touch est définitivement tournée par une nouvelle génération de producteurs qui en a rejeté tous les codes, même si les morceaux qui ont fait connaître Jackson à la fin des années 90 flirtaient encore avec la house filtrée. De Para One à Feadz et Detect, de [T]ékël au pionnier Mr. Oizo, la musique électronique est revenue vers l’underground pour tourner le dos aux recettes faciles et coller à son époque, en se ressourçant dans les rythmes hip-hop, r n’b ou crunk. La musique de Jackson, ce serait plutôt du crunch : de l’electro qui croustille. Ces dix dernières années, la French Touch a perdu la boule, mais Jackson a trouvé sa voie. Et quelle voie ! Une voie brinquebalante, chaotique et expérimentale car schizophrénique : toujours très mentale mais accro à la sueur du dance-floor.
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Etonnant single sorti en 2003, le titre Utopia sera le déclic qui entraînera la conception de Smash, que l’on découvre aujourd’hui. Fruit empoisonné par des mois de recherches, l’album donne une nouvelle orientation à la musique électronique : il déménage les rythmes déstructurés d’Autechre sur un dance-floor (l’explosif nouveau single Rock on, Arpeggio), cérébralise la musique de club et sort l’electronica de ses pantoufles (Hard Tits), quitte à ce que le complexe Headache ( migraine ) justifie bien son nom. Comme sur Utopia, où il collait un synthé sombre sur un beat r n’b un peu couillon’, Jackson déconstruit et marie des sons incongrus à l’aide de proches comme Mr. Oizo ou Marc Collin. En perpétuelle quête du contre-pied, il fait chanter sa mère sur Utopia et Fast Life tandis que sa nièce de 4 ans récite un conte sur Oh Boy ( excitant et effrayant d’associer un univers sombre à l’imaginaire enfantin’). Et invite le rappeur éclectique Mike Ladd sur le délirant TV Dogs.
Le résultat se révèle tellement impressionnant que le label anglais Warp l’a signé pour le monde, Barclay s’occupant du territoire français. Clin d’œil à la compilation Smash Hits de Jimi Hendrix qui faisait rêver l’ado Jackson, Smash est aussi le plus bel accomplissement electro du fantasme rock.
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