La Française Miss Kittin présente son nouveau double-album, « Calling From The Stars », en avant-première : dix morceaux en écoute et track by track.
Flash Forward
Serge Gainsbourg a déjà utilisé ce titre pour une chanson, mais il résume parfaitement ma volonté d’être toujours tournée vers le futur et de ne jamais regarder en arrière. Le flash d’un appareil photo est une métaphore parfaite pour te faire réaliser que vivre le moment présent est la meilleure façon d’envisager le futur. Penser au futur, sans s’en inquiéter trop. Etre positif et vivre sans regret. C’était la bonne chanson pour commencer l’album et montrer toute sa dynamique.
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Bassline
Même si j’essaie toujours d’écrire des paroles intelligentes, c’est bon parfois de rester simple. On pourrait appeler ça une pop song avec des paroles débiles, mais ça m’a permis de me concentrer sur des effets de voix complexes pour construire une chanson solide plutôt que de compter sur les mots.
Calling From The Stars (avec Gesaffelstein)
Ce morceau est pour mon vieil ami Gesaffelstein. Il m’a envoyé cette chanson et j’ai écrit les paroles en une nuit. J’ai essayé de la voir comme une chanson pour aller dormir, de capturer ce moment juste avant que tu t’endormes, quand Morphée te prend dans ses bras et que tu oublies tout. Combien de nuit passe-t-on à essayer de s’endormir sans succès parce que notre cerveau est pris par les pensées et les choses à faire ? ll y a un temps pour penser, mais ce moment est fait pour s’endormir et donner à son âme un peu de repos. Les problèmes peuvent attendre le lendemain.
Maneki Neko
Une autre chanson un peu stupide, musicalement parlant. Elle est construite sur une ligne de basse que j’ai entendu tant de fois auparavant, mais c’est un bon moment pour parler de mon côté voyante et de mon intérêt pour les porte-bonheurs, les esprits et les cérémonies païennes. J’ai voulu transformer tout ça en un drôle de rassemblement pop qui me rappelle ce qu’on fait chaque fois qu’on sort en club.
What To Wear
Certaines personnes passent des heures à se préparer devant le miroir, remplaçant les vêtements par des émotions. Ce sont les mêmes gens vaniteux qui se comportent différemment selon les personnes avec qui ils parlent et ne montrent jamais vraiment qui ils sont. On trouve beaucoup de gens comme ça à des fêtes. On pourrait les traiter d’hypocrites, mais je pense qu’ils manquent surtout beaucoup trop de confiance en eux pour être qui ils veulent. Oh et j’étais trop fainéante pour écrire un second couplet alors j’ai juste traduit le premier en français pour changer !
Night Of Life
C’est une chanson que j’ai écrite pour mon grand-père quand il est mort. Il fallait que j’écrive sur cette expérience, même si c’était simultanément le plus douloureux et le plus beau moment de ma vie. Je pleurais quand j’ai enregistré les paroles et c’est encore très dur pour moi d’écouter cette chanson. Je joue aussi de la basse dessus, pour la rendre plus organique. C’était un moment terrifiant pour moi, c’est ce qui en fait la chanson la plus forte que j’ai jamais composée. La plupart de l’album a été inspiré de cet évènement – la vie, la mort, l’invisible, la joie du moment où l’on atteint l’éternité. C’est tout un monde qu’on ne peut pas voir, mais qu’on peut sentir tout le temps si on laisse la porte ouverte.
Cosmic Love Radiation
Ce titre me rappelle mes premières expériences ambient, comme Cosmic Baby et les compilations Artificial Intelligence de Warp que j’ai écouté un million de fois.
Tamarin Bay
Nager avec des dauphins à l’île Maurice à l’aube. J’ai écrit ce morceau la nuit suivante une fois rentrée dans ma chambre d’hôtel.
What You See
J’adore la phrase « What you see is what you get, I give you what I want, what I can » (« Ce que tu vois, c’est ce que tu auras, je te donne ce que je veux, ce que je peux »). Ça veut dire que je n’ai rien à cacher, mais qu’on ne peut pas non plus me lire comme un livre ouvert. Personne n’a le droit de demander plus que ce que tu peux ou veux donner. La vraie liberté vient de la compréhension et du respect mutuel.
I Don’t Know How To Move
Un très long morceau écrit dans le sud de la France, en haut d’une tour au-dessus de la vallée du Rhône, au crépuscule, alors qu’il pleuvait. C’était un moment si puissant que je ne pouvais que le contempler. Je ne voulais pas bouger, le temps était comme suspendu.
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