Michel Houellebecq invite Robert Combas et son “île” à sa propre exposition Rester vivant au Palais de Tokyo.
“De mémoire, le père de Jed Martin avait tenté de réaliser en architecture ce que Robert (Combas) avait accompli en peinture (…) Ce qui est possible en peinture ne l’est pas en architecture. La liberté de la peinture ne peut exister en architecture, car les enjeux financiers sont trop lourds ; son échec était programmé. Il finit par bâtir des stations balnéaires à la con, comme tout le monde”, raconte Michel Houellebecq dans un entretien croisé avec Robert Combas donné au magazine Palais, en faisant référence à son roman La Carte et le Territoire.
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Le peintre sétois, initiateur de la figuration libre au début des années 1980 avec son compère Hervé Di Rosa – un pied de nez à l’art conceptuel qui trouvera son pendant américain chez des artistes graffitistes comme Basquiat –, occupe en effet une place cruciale dans l’angle mort de La Carte et le Territoire.
“C’est un centre générateur”
Au Palais de Tokyo où, surprise, il expose à la suite d’une invitation de Michel Houellebecq, il présentera un ensemble de diptyques – peintures de la prolifération contre poèmes de Houellebecq, dont celui qui se termine sur ces mots : “Le soleil qui frappe en lisière/Et l’amour, où tout est facile/Où tout est donné dans l’instant/Il existe, au milieu du temps/La possibilité d’une île”.
Or c’est en quelque sorte son île, sa chambre forte, que l’artiste Robert Combas a également accepté de déplacer, telle quelle, au Palais de Tokyo. Soit une chambre (à lui) remplie à ras bord de papiers, vinyles, détritus, images pornographiques, qui au fil des années ont engorgé cette grotte au seuil infranchissable.
“C’est un centre générateur”, commente Houellebecq. Le lieu de fabrication d’une œuvre cannibale aujourd’hui bien inoffensive, mais dont la puissance d’action réside sans doute encore dans sa capacité à s’accumuler, à se superposer et à se multiplier, contre vents et marées.
Robert Combas dans le cadre de l’exposition Rester vivant de Michel Houellebecq, du 23 juin au 11 septembre au Palais de Tokyo, Paris XVIe, palaisdetokyo.com
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