Entre euphorie et coup de blues,
la dance-music sexy et crade
de champions lillois. Critique, écoute et clip.
Ne pas se laisser abuser par les appels insistants adressés ici aux pieds, aux hanches, aux fesses : si We Are Enfant Terrible ordonne la fête paillarde, le groupe est aussi là pour accompagner les matins glauques, la débâcle après la débauche. Rarement dance-music n’aura été à ce point euphorique et triste dans le même souffle, le même élan, que sur cet affolé Lobster Quadrille ou sur cet emphatique Flesh’n’Blood Kids.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Musique électroniquée et pourtant farouchement physique, primale (la batterie hallucinée de Cyril Debarge n’y est pas pour rien), elle se rapproche fatalement de la noirceur pétaradante des Crystal Castles, leurs voisins sur le rigoureux label canadien Last Gang. Mais avec un sens pop moins saboté, moins traité en maladie honteuse, qui offre une ambiguïté particulièrement séduisante à ces chansons à la fois revêches et aguicheuses, agressives et calines, métronomiques et fragiles (l’héritage New Order, que l’on retrouve aussi chez leurs cousins The Ting Tings).
Et même si le son, parfois à la limite du dogme 8-bit, donne l’impression de rejouer en groupe humain la BO d’un jeu vidéo halluciné, crade et sexuel, les arrangements malins, les minauderies affolantes de Clo Floret et les gimmicks assassins du trio donnent à ce minimalisme une ampleur insolite. “I’m a real wild child…” Méfiez-vous, surtout, du batteur : mi-homme, mi-diable de Tasmanie.
{"type":"Banniere-Basse"}