L’édition 2016 de Roland Garros s’est terminée la semaine dernière après de nombreuses péripéties liées à la pluie. Cela nous a donné l’envie de revenir sur la carrière de l’une des plus grandes championnes du tennis moderne, Gabriela Sabatini.
Gabriela Sabatini est née en 1970 à Buenos Aires en Argentine. Elle fait ses débuts sur les courts dès ses six ans et remporte son premier tournoi deux ans plus tard. A treize ans elle devient la plus jeune joueuse à remporter l’Orange Bowl de Miami, avant d’atteindre deux ans plus tard, à tout juste quinze ans, la demi-finale de Roland Garros, qu’elle finira par perdre face à l’américaine Chris Evert.
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En 1988 elle joue sa première finale à l’US Open mais Steffi Graf, alors numéro un mondiale, remporte la partie en trois sets. Cette déception aura en tous cas nourri la soif de vengeance, sinon de revanche, de Gabriella Sabatini à l’égard de sa rivale allemande. Deux ans plus tard, elle remporte ce même tournoi, sa seule et unique victoire en Grand Chelem, face à cette dernière.
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Ce succès l’a naturellement placée dans la cour des grandes. Entre son jeu puissant et sa beauté physique, celle que l’on nomme désormais « Gaby » devient la nouvelle idole sportive de la fin des années 1980 et du début des 1990. De nombreux spécialistes ont souvent salué son talent, sa politesse et son joli minois. Ce combo ultime a d’ailleurs été vu comme la raison numéro un de l’intérêt exponentiel des spectateurs pour le tennis féminin.
Une joueuse respectée, animée par une saine rivalité
Outre sa victoire à New York en 1990, elle fait également parler d’elle pour un match – devenu mythique – joué face à Monica Seles la même année. Lors du tournoi de Virginia Slims les deux championnes se sont en effet affrontées pendant 3 heures et 47 minutes !
La rivalité sur les courts n’a pas empêché Sabatini et Seles de forger une amitié solide dans le privé. L’argentine est d’ailleurs la seule joueuse du circuit WTA à s’être abstenue de voter contre le maintien du classement de Seles en tant que numéro 1 mondiale après son agression en Allemagne en 1993. En 2015, après un match de Gala face à Seles, Sabatini est revenue sur cette décision qui n’avait pas manqué de toucher sa « meilleure ennemie » :
« Cet épisode m’a terriblement choquée. J’ai pensé que ça aurait pu arriver à n’importe laquelle d’entre nous, c’était terriblement dérangeant comme moment. J’ai pris cette décision en tant que personne, car j’ai essayé de me mettre à sa place. »
Les liens avec l’autre star de l’époque, Steffi Graf, ont été nourris par la compétition mais également par l’amitié. Malgré le fait qu’elles se soient affrontées plusieurs dizaines de fois sur les courts, les deux joueuses ont su mettre de côté leurs contentieux (sportifs) pour mieux s’unir et former ensemble une redoutable équipe de double. Ensemble elles atteignent quatre finales de tournois du Grand Chelem (dont une victoire à Wimbledon en 1988) et plusieurs dizaines de victoires en Masters.
Les deux femmes ont su rester liées au fil des années puisque Gabriela Sabatini est toujours très impliquée au sein de la Steffi Graf Foundation qui vient en aide aux familles de victimes de la guerre.
Une reconversion amorcée très tôt, et le sport, toujours le sport
Malgré ce parcours impressionnant, la joueuse argentine choisit pourtant de prendre sa retraite à 26 ans seulement, en 1996, soit deux ans après avoir publié son autobiographie, My Story ! Loin d’avoir raccroché les gants sur un coup de tête, Gabriela Sabatini a très intelligemment capitalisé sur son image alors qu’elle était au sommet de gloire.
Son départ anticipé du monde du tennis fut possible grâce à la fortune amassée sur les courts (plus de 8 millions de dollars) pendant sa courte carrière et par le biais de ses nombreux contrats de sponsoring avec Ray Ban, Perrier, MCDonald’s et Fuji, entre autres.
Dès 1989, avec l’aide de la société allemande Muelhens, elle a sorti son premier parfum. Aujourd’hui la gamme compte dix-neuf fragrances, dont la dernière est sortie en 2015.
Son activité s’est par la suite portée sur l’investissement massif dans l’immobilier en Argentine, mais elle n’a pour autant pas oublié de se consacrer intensément à de nombreuses actions caritatives, pour l’Unicef et l’Unesco, notamment.
Sportive un jour, sportive toujours, Gabriela Sabatini s’est découvert une passion sur le tard pour le cyclisme et a même poussé le délire jusqu’à participer à quelques étapes du Tour de France en amateur en 2007 et 2009.
A quand un biopic sur le parcours de cette joueuse hors du commun ?
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