Eleonore Klar est rédactrice en chef de I Heart magazine, qu’elle a créé il y a maintenant trois ans et demi. Chaque numéro de ce trimestriel est consacré à une ville : sa scène artistique et ses adresses. Entre deux voyages on a demandé à Eléonore de nous parler de I Heart et de la […]
Eleonore Klar est rédactrice en chef de I Heart magazine, qu’elle a créé il y a maintenant trois ans et demi. Chaque numéro de ce trimestriel est consacré à une ville : sa scène artistique et ses adresses. Entre deux voyages on a demandé à Eléonore de nous parler de I Heart et de la bouillonnante Tel Aviv à qui est consacré le dernier numéro.
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Comment t’es venue l’idée de créer I Heart magazine?
L’idée de créer ce magazine m’est venue quand j’étais encore rédactrice en chef du magazine de mode et de musique Modzik. A l’époque, j’aimais beaucoup mon travail, mais il me prenait beaucoup de temps et je ne pouvais presque pas voyager ou rendre visite à mes amis qui ne vivaient pas en France. Un lundi soir, après un weekend à New York, je me suis dit que je voulais vraiment trouver un moyen de voyager tout en continuant à faire mon métier. J’ai gardé l’idée en tête un an et demi et j’ai finalement sauté le pas en quittant Modzik, en novembre 2009. Je suis partie en mars 2010 avec un photographe pour commencer à produire le premier numéro, à Austin, pendant le festival SXSW. Il est sorti en juin 2010 et, depuis, on a fait quatre fois le tour du monde.
Quel est ton meilleur souvenir?
Après un super concert à Auckland, on est parti à la plage avec des amis et on a nagé avec des phosphorescentes (poissons fluo). Et j’arrêtais pas de crier, c’est le meilleur lundi soir de ma vie.
Combien de temps restez-vous sur place pour réaliser un numéro?
On reste deux mois sur place pour avoir l’impression d’être à la maison quand on rentre. Les débuts sont souvent difficiles. Avant de partir on prévoit deux, trois sujets, le reste s’improvise sur place. Comme on est indépendant et qu’on ne fait pas de promo, on se lie très rapidement avec des locaux et de, fil en aiguille, le magazine se construit.
Pour le dernier numéro vous êtes partis à Tel Aviv, pourquoi ce choix?
On a choisi cette ville par curiosité, mais aussi par un concours de circonstance. On devait partir à Séoul, mais ça commençait à devenir trop tendu avec la Corée du Nord. On s’est donc rabattu sur Tel Aviv.
Comment décrirais-tu l’ambiance là-bas?
Tel Aviv est surnommée la bulle, parce que tu fais la fête, tu mange super bien, les locaux sont très accueillants et tu vas à la plage tout le temps. D’ailleurs on dit souvent que Tel Aviv est l’excuse pour aimer Israël. Même si c’est un petit paradis sur terre, tu dois toujours toujours te tenir au courant de l’actualité et au final ça te ramène à la réalité. Je pense que les habitants de cette ville sont très fêtards parce que le danger est imminent. Il peut y avoir des alertes à la bombe à n’importe quel moment et tout le monde a un bunker chez soi.
Qu’elles sont tes meilleurs adresses ?
Pour dîner : mon restaurant préféré, c’est Joz Ve Loz, un restaurant sans enseigne, il paraît que c’est un bar gay lesbien et puis de toute façon Tel Aviv est une ville hyper gay friendly. A la carte, cuisine du marché, presque gastro pas prétentieuse, qui mélange cuisine méditerranéenne et européenne.
Suzanna, une grosse adresse à touristes en face du centre de danse contemporain. Le restaurant se trouve en dessous d’un grand figuier. Au menu, moussaka et falafels en entrée. C’est un délice et on peut y rester des heures. Par contre il faut faire attention aux cafards qui tombent de l’arbre. Tel Aviv est une ville à cafards, il faut le savoir.
Sinon, il y a Port Said, un bar/restaurant qui ressemble à un d’afterwork de trentenaires. Pour la petite histoire, on était assises au bar en attendant une table qui n’est jamais arrivée. Comme la cuisine était ouverte, on a commencé à discuter avec les cuisiniers, adorables et on a mangé trois plats et on a bu pleins de shots. Au final, on a payé environ 20 euros par personne. D’ailleurs dans ce bar, il y a une grande discothèque et il ne passe que des vinyls.
Pour danser:
A Tel Aviv, tu peux vraiment rentrer à pied, cette ville est vraiment « safe » sauf autour de la gare centrale, le seul spot qui craint et la boîte, le Block est à l’intérieur. C’est le club électro pour danser toute la nuit.
Le Deli, ressemble à une épicerie, mais il suffit que tu pousses la porte pour comprendre que c’est bien un club. Au bar, ils proposent des sandwichs délicieux, surtout celui au porc. C’est à ce moment-là que je me suis rendue compte que j’aimais vraiment ça, quand tu n’en manges plus du tout pendant deux mois, ça te manque.
Michatronix est aussi caché, derrière une devanture qui ressemble à une quincaillerie ou une boutique d’électronique. La première fois qu’on a essayé d’y aller, on a pas réussi à enter, on s’est retrouvé à pousser des boutons en polystyrène alors qu’il suffisait de pousser la porte.
Pour se cultiver:
La galerie de Tel Aviv, c’est Sommer Galerie sur Rotschild Boulevard, elle est incontournable. Sinon le street art à Tel Aviv est encore intéressant, il se passe encore dans la rue pas dans les musées ni dans les galeries, comme souvent en Europe. J’aime beaucoup le collectif Style Must Die. Dans le magazine on a fait un portrait sur la seule fille du collectif qui est aussi féministe, ce qui n’est pas encore évident en Israël.
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