La marque fait entrer avec brio tentures médiévales et tapis perses dans le vestiaire 2015. Rencontre. “Quand on créé, on garde en tête la définition de l’Art Deco : il faut que ce soit beau, fonctionnel, et que ça tire sa beauté du passé. C’est tout.” Pas le genre de phrase qu’on s’attend à entendre à propos d’une collection de mode. […]
La marque fait entrer avec brio tentures médiévales et tapis perses dans le vestiaire 2015. Rencontre.
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« Quand on créé, on garde en tête la définition de l’Art Deco : il faut que ce soit beau, fonctionnel, et que ça tire sa beauté du passé. C’est tout. » Pas le genre de phrase qu’on s’attend à entendre à propos d’une collection de mode.
Et pourtant… Rendez-vous chez Noir Noir, la marque de streetwear qui se fait connaître grâce à ses pièces imprimés tapisserie, où époques, références et techniques se conjuguent avec style. Paysages bucoliques, scènes galantes, collines verdoyantes, motifs chamarrés – tous les grands thèmes de la tapisserie se retrouvent sur t-shirts, sweats, bombers et robes t-shirt grâce à la technique de l’impression en all-over prisée des deux créateurs de la marque, l’un issu du droit, l’autre de la musique.
Faire se fondre des références glanées sur Internet et l’esthétique surannée des tapisseries moyenâgeuses, il fallait vraiment y penser. Le duo repère la technique du all-over sur Internet, à travers le Tumblr de l’artiste Bad Smelling Boy, mais c’est à la galerie Chevalier dans le 7e arrondissement de Paris qu’ils viennent chercher leurs motifs, fouillant dans ses riches archives. Une conjugaison entre culture Internet et attrait pour l’histoire de l’art qui fait mouche : « Ce qu’on cherche aujourd’hui, c’est quelque chose de pérenne. Et quelle meilleure façon de durer dans le temps que de travailler avec des trucs qui existent depuis des années et des années ? »
Tapis perses et peaux d’éléphant
Noir Noir présente cette saison sa première collection officielle, même leur premiers modèles circulent sur les réseaux depuis une bonne année. Si les pièces initiales se démarquaient par une utilisation saturée de la couleur – donnant une impression de motif façon vitrail qui claque en format carré Instragram – cette première collection prend la chose à l’envers, dans le vrai sens du terme : Noir Noir photographie des tapis Persans côté pile, donnant un côté usé aux créations, plus douces que les premières collections. « On voit bien que les techniques de tissage des tapisseries sont différentes d’un empire à un autre. Les Perses étaient un peu moins précis, plus diffus – d’où le rendu poétique des créations. » Au niveau de la réalisation des modèles, la technique est complexe : « C’est toujours le même cahier des charges. Il faut que ce soit portable : trouver une unité de couleur, une bonne profondeur de champ, bien gérer les différents plans, et qu’il y ait toujours quelque chose d’impressionnant au niveau de la texture. On prépare une collection capsule sur les peaux d’animaux : on veut que les gens, en regardant nos créations, se demandent si c’est une vraie peau d’éléphant, ou juste une reproduction imprimée. »
« On aime les choses qui ont déjà fait leurs preuves »
Si le duo avoue vouloir s’éloigner du all-over, qu’ils appellent leur « gimmick », la partie recherche de motifs reste la plus intéressante pour eux. « On aime les choses qui ont déjà fait leurs preuves. A chaque fois qu’on fait une nouvelle collection, on découvre une forme d’art d’un pays ou d’un autre. Les gens ne connaissent pas grand chose niveau tapisserie, à part peut-être la Dame à la Licorne. » Prochaine étape : les scrolls japonais. Toujours avec cette recherche ardue du motif qui va fonctionner au mieux. « C’est un travail d’observation, de test, d’adaptation. Certains motifs claquent sur écran et ne rendent pas bien sur la toile. Il faut sans cesse tamiser, tamiser, jusqu’à ce qu’on trouve la pépite d’or. »
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