Une soirée entre amis, des inconnues croisées en festival, un après-midi au skatepark ou le premier rendez-vous vétérinaire d’un chaton : Ben Gore, jeune photographe nouvellement installé à Brighton, ville côtière du Sud de l’Angleterre, immortalise son quotidien de jeune adulte. Le résultat, Second Adolescence, son premier recueil de photos, est un aperçu poétique de ce […]
Une soirée entre amis, des inconnues croisées en festival, un après-midi au skatepark ou le premier rendez-vous vétérinaire d’un chaton : Ben Gore, jeune photographe nouvellement installé à Brighton, ville côtière du Sud de l’Angleterre, immortalise son quotidien de jeune adulte. Le résultat, Second Adolescence, son premier recueil de photos, est un aperçu poétique de ce passage étrange à l’âge adulte, où les premières responsabilités viennent empiéter sur l’insouciance de l’enfance, sur fond de britishness manifeste. Triple ode à la jeunesse, à l’amour et à la ville de Brighton : à l’occasion de son exposition à la Doomed Gallery de Dalston, dans l’Est de Londres, Ben nous raconte ses clichés.
D’où t’est venu le titre de ton livre, Second Adolescence ?
Ben Gore : Cette deuxième adolescence renvoie à la liberté que l’on ressent quand on est un jeune adulte. Au début de mon livre, je venais de quitter mon domicile familial pour emménager dans une maison avec des amis et percevais un revenu régulier pour la première fois. Second Adolescence parle de la liberté de la jeunesse, prenant les meilleurs moments de l’enfance – le fun, les amis, l’aventure – pour vivre sa vie d’adulte avec ce même sentiment de liberté enfantin. Il s’agit d’apprendre comment devenir adulte et se remettre de ses erreurs. Grandir selon ses propres termes.
Y avait-il des émotions ou sensations précises que tu voulais transmettre ?
Je voulais que le livre soit ressenti comme une aventure, mais au sein de ça il y a aussi beaucoup d’émotions qui s’y sont mélangées. Je pense que l’émotion principale est l’amour, qu’il soit romantique ou platonique. Le livre entier est une lettre d’amour à cet âge particulier qu’est la seconde adolescence, et tout l’enthousiasme et la confusion qui arrive avec. Il s’agit de percevoir l’âge comme un voyage, les choses qui se sont passées ou ont changé durant cette période et les gens qui m’ont rejoint sur le chemin. Je voulais aussi que les photos donnent une sensation d’intimité. Je vous montre ma vie à travers mes yeux, et je veux que vous puissiez voir depuis ma perspective et essayer de saisir tout ce qu’il se passe. Il y a aussi le sentiment de laisser son enfance derrière soi, montré à travers les photos de crucifix (je suis allé en école religieuse mais n’ai jamais été croyant) ainsi que celle du tricycle rouillé, et c’est ce sentiment qui a guidé la production entière du livre.
La plupart des gens que tu prends en photo sont tes amis. En tant que photographe mais aussi membre de ton groupe d’amis, prenais-tu le rôle d’observateur ? Comment jonglais-tu entre les deux positions ?
Ce n’est jamais vraiment le cas, c’est même plutôt le contraire. Ce qui se passe avec mes amis vient avant les photos, je me suis juste entrainé à toujours avoir un appareil photo avec moi, c’est simplement une question de savoir quel est le bon moment pour prendre une photo. Si quelque chose est drôle ou attire mon œil, je me sens généralement obligé de le prendre en photo. Aucun des clichés du livre n’est posé ou contraint, il suffit juste d’être prêt avec un appareil quand il se passe quelque chose. Ce qui me plait dans la photo c’est de pouvoir capturer quelque chose au moment le plus intéressant. Il y a un passé et un futur implicite, qui sont incertains, et l’observateur peut imaginer les deux, utilisant la photo comme seul stimulus. Je vis, et je prends plaisir à prendre en photo ce que je trouve dans ma vie. C’est ma méthode avant tout.
Ben Gore, Second Adolescence, disponible sur Blue Monday Press
Pour plus de photos de Ben Gore : tumblr | site officiel.