Luxuriante et ensoleillée, de la grande
pop anglo-saxonne, chantée en français. Critique et écoute.
Pendant de belles années, Mehdi Zannad enregistra de la pop utopique sous le nom de Fugu, un nom qu’on a toujours associé à la fugue, tant sa musique semblait en douce révolte contre l’époque et la réalité même. Confirmation avec le titre de l’album, Fugue, qui se pratique à longueur de chansons – elles s’appellent Au revoir, Barques ou L’Aéroport, tous les véhicules étant ici bons pour s’évader, d’un orchestre à cordes irréelles à des harmonies en escadrilles d’anges.
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C’est ce mélange sans poudre aux yeux de poudre d’escampette et de poudre de perlimpinpin qui donne à ces chansons leur puissance onirique, dans un français lui-même singulier qui culmine sur le toujours étrange et envoûtant L’Allemagne. Un morceau que Mehdi avait cosigné (comme le reste de cet album) avec le réalisateur Serge Bozon pour son film La France, merveilleux.
On pourrait ainsi parler de sunshine-pop si le soleil n’était pas constamment voilé, si ses rayons n’étaient pas diffractés en un psychédélisme pur sucre. “J’ai envie de vivre des choses nouvelles”, chante Mehdi à tue-tête dès l’intro. Et c’est ce qu’il ose, en une chanson française flamboyante et carillonnante laissée en jachère depuis Polnareff ou Christophe. “Juste une mélodie légère/Qui me nargue.” Elles sont légion, ici.
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