Cette année, le Midem a surtout attisé la polémique sur le téléchargement en relançant le débat sur les rapports entre opérateurs Internet et industrie musicale.
Chaque année, le Midem réunit tous les professionnels de tous les secteurs de la musique (disque, édition, spectacle vivant, musique à l’image, internet et téléphonie mobile) pour défricher les nouvelles tendances musicales et développer leurs activités.
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L’événement fait tous les ans sensation mais cette année il a particulièrement relancé la polémique sur le téléchargement. Organisé du 27 au 30 janvier 2008, il a débuté dans une relative harmonie entre chaque secteur du milieu de la musique. Pourtant, il a pris une tournure plus problématique concernant le rôle des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) dans le fonctionnement de l’industrie musicale. L’élément déclencheur vient du manager du groupe U2, Paul McGuinness, qui s’est montré particulièrement virulent lors d’une conférence de presse lundi 28 janvier. Il a reproché que « l’argent de la création [soit] allé aux technologies ». Une affirmation visant notamment les FAI, les autres sites de partage et ceux qui utilisent les réseaux Peer 2 Peer pour échanger des fichiers. Selon lui, les fournisseurs d’accès ont trop profité de la musique gratuite pour conquérir leurs clients. Prônant le partenariat plutôt que l’adversité entre FAI et industrie musicale, Paul McGuinness a finalement cité en exemple les propos de Nicolas Sarkozy évoquant la possibilité de couper les abonnements Internet des fraudeurs. Des propos qu’ont toujours tenu les producteurs de disques mais qui n’ont jamais rencontré le succès escompté…
Dominique Leguern, la présidente du Midem y est elle aussi allée de son point de vue déclarant qu’ « il y a encore des blocages qui ralentissent l’évolution de l’industrie musicale, car il faut se mettre d’accord sur la rémunération des artistes ».
Une rémunération des artistes qui vient justement faire écho à un classement annuel des chanteurs français les mieux payés en 2007. Si Michel Polnareff remporte la palme de la première place (5,7 millions d’euros de revenus annuels), Johnny Hallyday (3,2 millions d’euros) et Yannick Noah (2,3) suivent de prés. Une fortune s’expliquant par des tournées intenses pour pallier les ventes de disques ( victimes d’une chute de 50% en cinq ans et de 17% en 2007). « La fréquentation des salles de concert progresse et les gens sont prêts à payer plus cher leurs places » a expliqué Laurent Colombani, directeur en charge des médias et de l’entertainment chez Booz Allen & Hamilton à Paris.
Voilà un statu quo artistico-financier qui démontre que ce sont bien souvent les artistes confirmés qui tirent mieux leur épingle du jeu.
C’est d’ailleurs l’impression qu’il en est ressorti lors de la cérémonie de remises de prix des Nrj Music Awards qui se tenait également au Midem de Cannes le 26 janvier dernier. Les récompenses ont été attribuées à Don’t Stop The Music de Rihanna (chanson internationale), On s’attache de Christophe Maé (chanson française), Blackout de Britney Spears (album international), Parle à ma main de Fatal Bazooka (clip de l’année), Christophe Willem (révélation française), Mika (révélation internationale), Jenifer (artiste féminine française), Avril Lavigne (artiste internationale), Christophe Maé (artiste masculin français), Justin Timberlake (artiste masculin international), Superbus (groupe français) et Tokio Hotel (artiste international).
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