De l’omniprésent Animal Collective, Panda Bear s’est extrait pour un album qui oscille entre beauté pure et légère déception : interview et critique.
Etrange idée initiale que celle de Panda Bear : vendre son album, suite attendue de l’increvable Person Pitch, à la découpe en publiant ces derniers mois quatre singles et faces-B sur autant de labels. La seule surprise pouvait alors venir du mixage de Sonic Boom, ex-Spacemen 3 ayant transformé les morceaux de MGMT en buvards psychotropes, venu apporter un peu de cohérence à l’ensemble.
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C’est raté. Pas l’album, ni le mixage bien qu’il lisse malheureusement certains morceaux, mais la cohérence. On sent Panda Bear flirter au plus près de ses obsessions pop, ces harmonies à la Brian Wilson et mantras éthérés qui font sa beauté quasi-mystique. Mais on le trouve tout autant attiré par les drones étalés, mélodies absconses et arcanes cérébraux au psychédélisme très acide.
Si Tomboy semble a priori plus pop, il oscille donc au final entre chansons véritablement sublimes (Last Night at the Jetty, Slow Motion, Tomboy, Alsatian Darn ou l’immense Afterburner) et titres plus dispensables, aux expérimentations prévisibles, voire pénibles.
Thomas Burgel
ENTRETIEN
Vous avez, à Coachella, joué pas mal de nouveaux morceaux. Comment les décririez-vous ?
Nous voulions proposer un set nouveau. Depuis que je me suis installé au Portugal, il y a sept ans, nous avions l’habitude de travailler d’une façon assez disparate : chaque membre du groupe avançait de son côté et puis, après un certain temps, nous nous retrouvions. Il y avait alors cette période de rush, où on tentait de mettre tout ensemble. Cette fois-ci, nous nous sommes retrouvés pendant trois mois, pour prendre le temps de penser en commun à de nouvelles choses. C’est ce que vous avez vu à Coachella : le résultat d’un travail réellement collectif. Il n’y a pas encore de plan précis pour sortir quoi que ce soit, mais on voudrait enregistrer assez vite.
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Daft Punk ?
Je suis un fan invétéré de leur musique, et leur concert à Coachella en 2006 est l’un des meilleurs live que j’ai vus de ma vie. A l’origine, je leur avais demandé de faire un remix d’une chanson de mon album solo Tomboy, ce à quoi ils m’avaient répondu qu’ils ne faisaient plus ce genre de choses. Et puis, ils m’ont proposé de travailler avec eux sur leur nouveau projet. On en est là : on essaye de trouver le bon moment. Je ferai tout ce qu’ils souhaitent!
Animal Collective sera, le mois prochain, programmateur du festival anglais All Tomorrow Parties.
Ils nous ont contactés il y a huit mois et depuis ça a été assez… complexe. D’un côté, c’est génial d’être chargé de ce festival. Mais de l’autre, impossible d’avoir absolument tous nos amis et nos groupes préférés. Du coup, ça a été un peu difficile, avec les compromis qu’il faut faire. Mais on est très excités, on attend beaucoup de Zomby, The Frogs, Black Dice. Meat Puppets, qui vont jouer l’un de leurs vieux albums (Up on the Sun)… On a voulu créer quelque chose d’éclectique, à notre image. Dans ce groupe, en a chacun des goûts très différents. C’est ce qu’on veut montrer à ATP.
Quels sont tes projets solo à venir, en tant que Panda Bear ?J’ai commencé à réfléchir à de nouvelles choses, mais je ne pense pas m’y mettre sérieusement tant qu’on avance avec Animal Collective. Jusqu’à maintenant, j’ai eu tendance à passer trop vite de l’un à l’autre. C’était un peu too much.
Propos recueillis par Yann Perreau
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