L’enfant terrible de la littérature italienne invente la science-fiction spaghetti.
Nous sommes en 2020 et une mystérieuse maladie a emporté tous les adultes. Les enfants sont livrés à eux-mêmes et, pour trouver de la nourriture, certains semblent prêts à tout. Dans ce monde sans foi ni loi, Anna, 13 ans, se cache. Elle veille sur son petit frère de 4 ans, tient à le protéger et n’a rien oublié des conseils que lui a prodigués sa mère avant de mourir.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop","device":"desktop"}
De cette étrange situation, Niccolò Ammaniti est parvenu à faire naître des personnages crédibles, émouvants dans leur désespoir. L’originalité, c’est qu’il a situé son univers postapocalyptique en Sicile. L’importation d’une telle thématique dans un contexte méditerranéen – et un paysage décrit de façon extrêmement réaliste – apporte beaucoup plus qu’une sympathique coloration locale.
De la SF inscrite dans une tradition littéraire et un contexte politique spécifique
Ammaniti est connu pour appartenir au mouvement Cannibales, ce groupe de jeunes romanciers qui, dans les années 1990, a secoué la Péninsule en plaçant la violence au centre de son travail. De fait, Ammaniti inscrit son histoire de SF dans une tradition littéraire et dans un contexte politique spécifique.
Ces enfants perdus de 2020 ne sont pas nés de rien. Ce sont les héritiers de l’Italie du XXe siècle. Et au fil du texte surgit parfois le récit de la vie d’avant, où transparaissent les rêves et les ambitions, mais aussi et surtout les désillusions des parents d’Anna.
Anna de Niccolò Ammaniti (Grasset), traduit de l’italien par Myriem Bouzaher, 320 pages, 20 €
{"type":"Banniere-Basse","device":"desktop"}