Mieux qu’un vulgaire Blair Witch Project ou autre nanar d’épouvante gothique ayant pour cadre (en bois) la forêt, ce quatrième album de Xiu Xiu ? alias Jamie Stewart, Californien de San José ? est un sérieux moment d’effroi que ne laisse guère présager sa pochette 100 % chlorophylle. Ni son démarrage susurré, ses guirlandes de […]
Mieux qu’un vulgaire Blair Witch Project ou autre nanar d’épouvante gothique ayant pour cadre (en bois) la forêt, ce quatrième album de Xiu Xiu ? alias Jamie Stewart, Californien de San José ? est un sérieux moment d’effroi que ne laisse guère présager sa pochette 100 % chlorophylle.
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Ni son démarrage susurré, ses guirlandes de vibraphone qui indiquent une fausse piste folk bientôt déroutée vers des précipices inattendus où aux doux feuillages verts succèdent brusquement des départs de feux et toutes sortes d’embrasements sonores. Dans les moments d’accalmie, on songe à l’enfant, le joli monstre, que Nico et Robert Wyatt auraient pu concevoir ? la présence obsédante d’un harmonium lugubre y est pour beaucoup ?, ou parfois aux cathédrales de verre de Talk Talk, Jamie Stewart partageant avec Mark Hollis cet amour des abîmes et des silences vertigineux autour desquels s’agrège tout le reste.
Sur Muppet Face en revanche, étrange disco malade, ce sont de pesantes guitares blanches de la lutherie My Bloody Valentine qui s’invitent pour une surenchère sonique, avant un morceau à nouveau plus apaisé mais constitué de microbruits industriels (Mousey Toy) qui s’achève par une espèce de chœur métallique que l’on qualifiera pour faire les malins de gospel mécanique.
Objet insaisissable, La Forêt enchante lorsqu’on ne rechigne pas à y pénétrer à la machette, déboisant les lambeaux végétaux et organiques qui la composent comme on tracerait une route dans la jungle. Ce n’est pas l’expérience sonore la plus reposante du moment, mais incontestablement l’une des plus envoûtantes.
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