Retour du Norvégien, les poches pleines
de folksongs brodées et de soul sensuelle. Critique et écoute.
Le Norvégien cite Happy Sad de Tim Buckley, One Year de Colin Blundstone et Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg comme disques de référence : on l’aime. Une érudition que Dybdahl entretient pourtant dans la confidentialité : depuis une petite décennie, le Scandinave enchaîne des albums élégants et discrets à la fois.
Le nouveau s’intitule Songs, et c’est aux chansons de Jeff Buckley qu’on pense dès l’ouverture – le titre s’intitule d’ailleurs From Grace, comme un probable clin d’oeil au fils de Tim. Produit par Larry Klein (réalisateur pour Joni Mitchell ou Madeleine Peyroux), Songs alterne instants de grâce (All’s Not Lost), chants romantiques (That Great October Sound) et petites longueurs (Cecilia). Les amoureux du Grand Nord pourront voir en ce recueil une preuve supplémentaire de la qualité et du niveau de compétition de la scène scandinave, faisant de Dybdahl un cousin de José Gonzales ou de Peter von Poehl.
Ce serait à moitié juste : si le Norvégien emprunte à la scène suédoise son goût pour la production soignée, c’est plutôt de l’école Memphis que ses petits tubes soul (Don’t Lose Yourself, Pale Green Eyes, B A Part) semblent s’échapper aujourd’hui.