Jazz délicat et chansons intimistes égaient le nouvel album de l’Américaine. Critique et écoute.
Madeleine Peyroux semble aimer les parties de cache-cache. Après chaque disque, l’Américaine disparaît dans la nature – en 2004, sa maison de disques avait engagé un détective privé de peur de perdre sa trace. La position géographique de la chanteuse est pourtant simple : entre Billie Holiday et Judy Garland, Joni Mitchell et Norah Jones.
Son nouvel album s’ouvre sur une époustouflante réinterprétation de Martha My Dear, la chanson que McCartney avait composée pour sa chienne. Madeleine Peyroux y chante comme Feist, flirtant plus que jamais avec le format pop. Celle qui avait revisité Fred Neil ou Elliott Smith sur Careless Love s’attaque brillamment au Love in Vain de Robert Johnson. Epaulée par Marc Ribot et Me’Shell Ndegeocello, elle signe un disque gracieux, dont les quelques lourdeurs (The Kind You Can’t Afford) sont pardonnées par son timbre, plus léger qu’une plume. Plus le droit de dire que c’est pas le Peyroux – Madeleine vaut de l’or.