A l’approche de ses cent ans, l’acteur légendaire publie une tribune dans laquelle il revient sur son parcours, et se montre très critique envers le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump.
Il a été Spartacus menant les esclaves dans le péplum de Stanley Kubrick, Jim Deakins dans La Captive aux yeux clairs d’Howard Hawks, Vincent Van Gogh pour Vincent Minelli, et a fait face au mystérieux Capitaine Nemo dans 20 000 Lieues sous les mers de Richard Fleischer. Kirk Douglas, qui soufflera sa centième bougie le 9 décembre, un mois après l’élection présidentielle américaine, est une légende vivante, et le dernier acteur de l’âge d’or d’Hollywood encore en vie avec Olivia de Havilland. Malgré son grand âge, l’acteur, qui a toujours été un démocrate affirmé et engagé, continue de scruter avec attention les évolutions politiques de son pays, et garde une plume acérée et un esprit critique intact.
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Une tribune dans le Huffington Post
Après la vidéo du casting d’Avengers et les déclarations de Bruce Springsteen, c’est Kirk Douglas qui ajoute sa voix au chant de colère qui s’élève contre la personne et les idées de Donald Trump. Dans une lettre sous forme de tribune publiée dans le Huffington Post, il rappelle le passé d’immigrants russes de ses parents, débarqués à New York au début du XXe siècle sans savoir parler un mot d’anglais, fuyant les pogroms et les violences de leur pays natal, mais aussi les inégalités de traitement qu’ils ont subies en arrivant sur le sol américain.
S’il se souvient des évolutions et progrès que sa longue vie lui a permis de voir et d’accompagner, concernant notamment le droit des femmes ou des minorités, il évoque également avec gravité les désastres que le monde a connu en un siècle, dont la Grande Dépression et les deux Guerres mondiales. Concernant la Seconde, il précise qu’elle a été lancée par un homme qui avait promis qu’il rendrait à son pays ses lettres de noblesse, une référence à peine dissimulée au slogan de campagne de Donald Trump, « Make America Great Again ».
« Pendant presque dix ans avant son apogée les gens riaient d’Hitler et ne le prenaient pas au sérieux. Il était vu comme un bouffon qui n’arriverait jamais à convaincre un peuple éduqué et honnête avec sa rhétorique nationaliste et haineuse. »
« Les gens riaient d’Hitler »
L’acteur s’insurge tout particulièrement contre les positions du candidat républicain en matière d’immigration, et tout particulièrement de tests de dépistage pour les nouveaux arrivants…
Il conclut toutefois son texte sur une note optimiste en déclarant vouloir fêter son anniversaire en sifflant Happy Days Are Here Again, citant avec malice son amie Lauren Bacall dans Le Port de l’angoisse : « Vous savez siffler, n’est-ce pas? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez »! »
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