Chaque semaine, le meilleur des expos d’art contemporain, à Paris et en province.
Samir Ramdani – Superbe spectacle de l’amour
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Parmi la programmation du festival Le Printemps de Toulouse, le titre de la première exposition personnelle de Samir Ramdani sonne comme une chanson d’Alain Bashung. Superbe spectacle de l’amour est à la fois une exposition et un film, une science-fiction horrifique et sensuelle. L’histoire se passe à la cité du Mirail à Toulouse, là où Samir Ramdani tourna ses premiers films. La caméra à l’épaule, il filme les parcours initiatiques de ses personnages, ici, deux femmes insoumises, habitantes du Mirail. Son film Black Diamond, récompensé en 2015 par le CNC, était déjà la remarquable traversée en rap de Kevin, un habitant de Los Angeles pris de passion pour l’art.
Jusqu’au 14 décembre au BBB Centre d’art à Toulouse
Kollektsia !
Non l’histoire de l’art russe ne s’est pas arrêtée dans les années 1920 avec la création de l’URSS. Si le régime est dès lors hostile aux artistes « non-officiels », ceux-ci inventent une « sociabilité » d’appartement et d’atelier, et montrent leurs œuvres dans le cadre privé. D’où l’œuvre de Yuri Albert qui se réduit à cette simple inscription en russe, « Venez chez moi ! Je serai heureux de vous montrer mes travaux ». C’est aujourd’hui dans le cadre public du Centre Pompidou que l’on peut découvrir une collection de 250 œuvres soviétiques et russes contemporaines, réunie grâce au don la Vladimir Potanin Foundation. L’art en URSS et en Russie connaît autant de mutations que la société qui la berce. Au dégel, à la stagnation, à la perestroïka, au démembrement de l’URSS et la naissance d’une nouvelle Russie, on peut en parallèle invoquer le Sots art, le conceptualisme moscovite des années 1970, l’apparition du nécroréalisme dans les années 1980, bien différent du réalisme socialiste. C’est une histoire en marge, passionnante et riche qui prend la forme d’un panorama ici nommé Kollektsia !
Jusqu’au 27 mars au Centre Pompidou à Paris
Mark Geffriaud – Deux mille quinze
Au plateau, l’espace temps nous échappe. Mark Geffriaud expose son dernier projet, Deux mille quinze. Un même film projeté dans toutes les salles, mais interrompu de manière aléatoire. La bande-son, elle, passe en continu et fait entendre un trajet entre deux sites. D’un côté le chantier du plus grand télescope au monde, dans le désert d’Atacama, au Chili, et d’où l’on pourrait revenir en arrière jusqu’à la naissance des premières galaxies. De l’autre, les rives du lac Titicaca, entre Bolivie et Pérou, où gisent de grandes pierres de construction laissées telles quelles depuis plus de mille ans. Au milieu de cela, dans cette temporalité déjà étourdissante, le territoire des Aymaras, peuple unique en son genre : leur conception du temps définit le passé comme devant eux, et le futur comme derrière eux. Mark Geffriaud signe un retour vers le futur d’un réalisme magique.
20 septembre au 11 décembre : Mark Geffriaud – Deux mille quinze , au Plateau – Frac île-de-France à Paris
Attica USA 1971
Le 9 septembre 1971, Bob Shutz, comme beaucoup d’autres photographes et journalistes, entre dans la prison d’Attica de l’État de New York à l’invitation des détenus. Ces hommes, majoritairement noirs, ont organisé une mutinerie qui a marqué l’histoire américaine – la répression fera une quarantaine de morts. Derrière l’objectif de Bob Shutz, ils brandissent leur poing, le visage plein de détermination. Toujours d’actualité, leur cri de révolte et de ralliement est celui de la lutte pour les droits civiques des minorités, contre les violences policières à l’encontre des noirs, et contre leur incarcération massive, symptôme d’un racisme structurel, et miroir de toutes inégalités et discriminations au-delà des frontières américaines. Nombre d’artistes et de musiciens se sont depuis lors fait l’écho des mutins d’Attica : Manon De Boer, Martha Rosler, Frank Stella, Bob Dylan, Robert Morris, Nash & Young, Crosby, Jimi Hendrix, Robert Rauschenberg, etc. A l’initiative de l’historien Philippe Artières, le Centre d’art le Point du Jour leur consacre une exposition sans précédent, regroupant photographies, œuvres graphiques, extraits de films et publications mais aussi musiques. Yoko Ono et John Lenon sortaient en 1972 la chanson Attica State : We’re all mates with attica state, The all live in suffocation, Let’s not watch them die in sorrow, Now’s the time for revolution…
Jusqu’au 4 décembre au Centre d’Art Le Point du jour à Cherbourg
Elmgreen & Dragset présentent la Galerie Perrotin au Grand Palais
Leur œuvre la plus mythique est Prada Marfa une réplique de boutique Prada au beau milieu du désert Texan. Ils sont les artistes-curateurs de l’actuelle biennale d’Istambul. Les scandinaves Elmgreen & Dragset font une apparition au Grand-Palais. Leur installation ne restera que de 14h à 19h ce samedi 24 septembre. Ce passage éclair fait écho à celui des foires d’art contemporain. Rappelez-vous, le Grand-Palais ouvre bientôt ses portes à la FIAC et ses multiples stands. Ici un seul stand, celui de la Galerie Perrotin présenté par Elmgreen & Dragset. Extrapolant la tendance de l’artiste curateur, l’artiste présente le galeriste ! Elmgreen & Dragset exposaient récemment, à l’Ullens Center for Contemporary Art de Pékin, « The Well Fair », une foire d’art factice aux œuvres exclusivement signées Elmgreen & Dragset – le duo ayant éliminé tout concurrent. Cette fois-ci, qui sera la bête de foire ? La galerie Perrotin, le duo Elmgreen & Dragset ou nous, spectateurs ?
24 septembre de 14 à 19h à la Galerie Perrotin au Grand Palais à Paris
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