Du psychédélisme forcené, joué par des mabouls de San Francisco. Critique.
Ces dernières années, la toge, l’air ahuri, les bras au ciel, les yeux dans le vide et le psychédélisme cramé ont fait rimer Manson et chansons, Raël et mortel. Logiquement venus de San Francisco, mais étonnamment pas des trois glorieuses (1967-69), les Lumerians pourraient permettre d’énormes économies à la Nasa : carburant strictement à l’acide, propulsé par une basse nucléaire, leur rock autorise l’exploration de tous les arcanes du cosmos, en quelques loopings décoiffants.
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Visiblement boulimiques de musiques insoumises, de l’Afrique à l’Allemagne, du Brésil à New York, ces illuminés jouent (le mot n’est pas approprié : pas de fun ici) un groove hypnotique, incantatoire, défoncé, qui sabote les repères, éventre le sol, élargit monstrueusement la boîte crânienne. Mais il force à danser, en circonvolutions hallucinées, en rondes de sabbat, comme si Silver Apples, Amon Düül, Os Mutantes ou Rikki Ililonga s’entassaient aux platines. Masqués et angoissants, ces cinq garçons dans le vent cosmique redéfinissent l’acronyme LSD : les Lumerians Sont Diaboliques.
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