L’Américain continue sa belle mission : rendre les sisestes radieuses. Critique et écoute.
Il y a un an, il y avait fort à parier que la chillwave ne passerait pas l’hiver. Mais seule l’étiquette s’est dépréciée, pas les artistes. Car la chillwave est moins un genre qu’un artifice de production destiné à masquer les petits moyens d’artisans solitaires. C’est aussi un accessoire de collectionneur, un vernis qui permet de protéger et magnifier des souvenirs sonores.
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Or, sous la surface, les fétichismes des ténors de la chillwave sont bien différents, et c’est pourquoi ce non-genre conserve son charme et son intérêt. A Toro Y Moi, l’écho funky des seventies ; à Washed Out, les réminiscences d’un clubbing estival ; à Teen Daze, l’expression d’un romantisme désuet ; à Memory Tapes, la célébration d’une adolescence des années 80.
Player Piano, son deuxième album, ressemble à la BO d’un film de John Hughes sous cellophane, à la fois plus belle et plus inaccessible. On y croise OMD, Modern English, New Order ou Durutti Column, tout un panthéon pop new-wave sensible et nostalgique. Pour les plus jeunes, avec son glaçage à la mode, Player Piano est un délicieux cupcake, mais pour leurs aînés, il a le goût d’une madeleine.
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