Le nouveau film d’Alejandro Jodorowsky a été récompensé par le prix du public à L’Etrange Festival. Largement autobiographique, Poesia Sin Fin revient sur la jeunesse et les premières velléités artistiques du réalisateur de La Montagne Sacrée. Le jury du festival a quant à lui récompensé deux films ex-aequo Jeeg Robot et Headshot.
Trois ans après La Danza de la Realidad et après une pause de 23 ans, Alejandro Jodorowsky le réalisateur franco-chilien de 87 ans revient avec Poesia Sin Fin, son 8e long-métrage.
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Comme dans son précédent film, « Jodo » nous livre une ré-interprétation plus ou moins fantasmée et surréaliste de son adolescence puis de ses premiers pas sur la scène artistique de la petite ville chilienne de Tocopilla jusqu’à son embarquement pour la France.
Après une adolescence pour le moins douloureuse durant laquelle le jeune Alejandro est oppressé par une mère poule qui ne s’exprime qu’en chant lyrique et un père ouvrier qui ne cesse de lui répéter « La poesia es para maricones » (« La poésie c’est pour les pédés »), il finit par s’émanciper et commence à fréquenter les milieux bohèmes de Santiago. Il traverse une galerie de personnages plus fantasques les uns que les autres ; une colosse alcoolique aux jambes peintes en arc-en-ciel l’initie à l’érotisme, il découvre la poésie-performance avec un autre jeune poète, s’essaie au métier de clown, organise de folles soirées et fabrique des marionnettes.
Surréaliste assagi
Sans atteindre la folie visuelle et mystique de La Montagne sacrée ou de El Topo, le film regorge de symboles et d’un onirisme la plupart du temps assez doux. Un surréalisme assagi donc qui atteint encore par moment une certaine grâce, notamment quand le réalisateur apparait à l’écran aux côtés de son petit-fils, lui prodiguant les préceptes d’un mentor spirituel et bienveillant.
Film testament, Poesia Sin Fin est également un film que l’on pourrait presque qualifier de familial puisque qu’on retrouve au casting le petit-fils du réalisateur, Adan, dans le rôle principal et Brontis, premier fils d’Alejandro Jodorowsky, dans le rôle du père. Choix amusant quand on sait qu’il est apparu pour la première fois à l’écran dans El Topo lorsqu’il avait à peine 7 ans et qu’il incarnait alors à juste titre le fils du réalisateur, lui-même acteur principal de ce western psychédélique.
Sortie en France le 5 octobre
Après avoir été montré à La Quinzaine des réalisateurs à Cannes puis au Festival du Film de Locarno, le film vient de remporter le prix du public à L’Etrange Festival qui se déroulait au Forum des Images à Paris. Il sortira le 5 octobre en France.
Le jury de la compétition internationale du festival a récompensé cette année deux films ex-aequo; Jeeg Robot, un film de super-héros italien signé Gabriele Mainetti et Headshot, un pur film d’action indonésien de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto. Si aucun des deux n’ont de date de sortie pour l’instant, cela devrait changer puisque Canal + vient d’acheter les deux films en vue d’une diffusion future sur petit ou grand écran.
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