L’édition 2016 de l’US Open qui se dispute comme chaque année à Flushing Meadows dans le Queens à New York touche à sa fin ce weekend. L’occasion de revenir sur la carrière de l’un des champions de tennis américains les plus légendaires, Michael Chang.
Les débuts précoces
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Michael Chang est né dans le New Jersey en 1972 de parents d’origine taïwanaise. Alors qu’il est encore très jeune, sa famille déménage dans le Minnesota. Très vite, il démontre un grand talent et des capacités incroyables au tennis. Tant et si bien qu’il remporte à tout juste 12 ans le tournoi junior de la USTA, l’équivalent américain de la FFT.
Lorsque Michael n’est qu’un pré-adolescent, sa famille décide de déménager en Californie dans le but de favoriser l’entrainement intensif au tennis du jeune prodige. A 15 ans il quitte l’école pour se consacrer exclusivement à sa passion. Son acharnement et son abnégation prouvent que le travail paie : la même année il devient le premier joueur mineur à atteindre la demie-finale d’un tournoi professionnel (celui de Scottsdale en Arizona) ainsi que le plus jeune joueur à rentrer dans le top 200 de l’ATP. Un an plus tard, en 1988, à 16 ans, il remporte son premier tournoi professionnel à San Francisco.
Cette même année, le jeune prodige signe un contrat de plusieurs millions de dollars avec l’équipementier Reebok, tout en étant également sponsorisé par les raquettes Prince (l’une d’entre elles portera même son nom). Il signera par la suite des contrats de sponsoring divers et variés avec Panasonic, Longines, Procter & Gamble ou encore la compagnie aérienne Cathay Pacific, faisant de lui l’un des sportifs les plus sollicités par les marques.
Le 11 juin 1989, le match de légende
En 1989, à tout juste 17 ans, Michael Chang, alors classé 19ème mondial, se distingue rapidement comme la révélation de Roland Garros cette année-là. Son match en huitièmes de finale contre le numéro 1 mondial de l’époque, Ivan Lendl, est d’ailleurs resté gravé dans les mémoires. Et ce, grâce à deux coups de poker extraordinaires de la part du jeune prodige, prouvant ainsi que le tennis est un sport autant physique que psychologique.
A bout de nerfs, torturé par des crampes, Chang puise dans ses ressources en sortant un coup de génie : un service à la cuillère aussi surprenant que maléfique au milieu du 5ème set, qui ne manquera pas de faire dérailler le champion tchèque (devenu américain en 1992). Personne ne s’en est remis, pas même Enrico Macias (voir la vidéo ci-dessous).
Véritable adepte de la bataille psychologique, Chang remet le couvert lors de la balle de match en s’avançant de manière éhontée vers le milieu du court, provoquant ainsi une double faute de Lendl, exaspéré, au service.
Chang finit par remporter le tournoi face au chouchou de l’époque, le très digne Stefan Edberg, faisant de lui le plus jeune joueur de l’histoire à remporter un tournoi du grand chelem.
Une carrière au plus haut niveau
Après son impressionnante victoire à Roland Garros avant même d’atteindre sa majorité, Michael Chang s’est maintenu au plus haut niveau du tennis mondial. Un an plus tard il a notamment offert la victoire à l’équipe américaine lors de la Coupe Davis.
S’il n’est pour autant pas parvenu à remporter de nouveau un tournoi du Grand Chelem, malgré son rang de finaliste à Roland Garros en 1995 ainsi qu’à l’US Open et à l’Open d’Australie en 1996, il a tout de même gagné plusieurs dizaines de titres dont certains Masters 1000.
Malgré une rapidité et un mental hors du commun, le joueur perd de sa superbe dès la fin des années 90. En 1998, une blessure au genou le contraint à déclarer forfait à de multiples reprises et le fait sortir du top 10 pour la première fois depuis 1993.
Cela ne l’empêche cependant pas d’atteindre la demie-finale de Paris Bercy en 1999, mais de s’incliner face à la puissance du jeune et fougueux Marat Safin. S’opère ensuite un lent déclin qui le pousse à se retirer du circuit professionnel en 2003.
L’après carrière
A peine cinq ans après sa retraite, Michael Chang est appelé en renfort par la fédération chinoise de tennis pour coacher de jeunes pousses en vue des J.O de Pékin. Un exercice auquel il a manifestement dû prendre goût puisque quelques années plus tard il est devenu l’entraineur du Japonais Kei Nishikori, 6e meilleur joueur du monde actuellement.
https://www.youtube.com/watch?v=CnkO7otXoGQ
Le champion américain dédie également beaucoup de son temps à la Chang Family Foundation, une association caritative qui a pour but de promouvoir les valeurs familiales, sportives et chrétiennes. Michael Chang est d’ailleurs devenu un « role model » au sein de la communauté asiatique aux Etats-Unis. Il n’en reste pas moins un héros sportif pour le reste du monde.
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