L’électronicien poursuit en beauté
sa conversion atmosphérique : critique et écoute.
Dix ans nous séparent du premier album d’Apparat mais à entendre ce Devil’s Walk, il semblerait que plusieurs siècles se soient écoulés. Loin du minimalisme un peu timide et décoratif de ses débuts, l’Allemand Sascha Ring s’est progressivement révélé d’albums en collaborations (avec Ellen Allien ou Modeselektor) en songwriter, mélodiste et chanteur très haut de plafond, justifiant ô combien désormais les lustres de son nom d’artiste.
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Ce cinquième album ne manque pas en effet d’apparat, combinant des prouesses d’architecture – à base d’electronica tactile et de cordes cinématographiques, de marimbas obsédants et de choeurs pâmés – avec des trésors d’interprétation émotive aux tissages vocaux soyeux.
Plus proche d’un David Sylvian – en moins affecté – que d’un Aphex Twin, Ring opère à coeur ouvert ses textures éblouissantes pour s’y glisser comme à l’intérieur de draps princiers, accueillant au passage la troublante Anja Plascha (Soap & Skin) sur un Goodbye déchirant, laissant germer quelques futurs classiques de notre époque (Song of Los, Ash/Black Veil) que le temps n’aura de cesse de bonifier.
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