Le réalisateur de “Dheepan” se réinvente dans cette revigorante telenovela musicale qui a reçu deux prix à Cannes.
Avec Emilia Perez, Jacques Audiard accomplit le grand écart le plus audacieux de sa carrière cinématographique. C’est peu dire que l’on n’attendait pas le réalisateur d’Un prophète sur les terres de la comédie musicale, doublée d’un film de cartel aux accents de telenovela. Celui qui a fait de la toxicité masculine la matière privilégiée de ses récits semble tout à coup, avec ironie, prendre à contre-pied l’ordre établi de l’hypervirilité. Le discours du film sous-tend d’ailleurs que c’est en démantelant les valeurs associées à la construction du masculin que la société peut accomplir un progrès moral.
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Pour narrer l’histoire d’un chef de cartel devenu Emilia pour échapper à son destin et finalement l’affronter, le cinéaste s’est immergé dans l’univers ultraviolent des narcotrafiquant·es mexicain·es, entouré d’une distribution latino-espagnole de premier ordre. Incarné par l’actrice espagnole trans Karla Sofia Gascón, le personnage d’Emilia Perez est accompagné de Selena Gomez et de Zoe Saldaña, cette dernière jouant le rôle clé de l’avocate chargée de changer le destin de la baronne de la drogue. À l’image du film, celle-ci se réinvente constamment en dehors de tout carcan.
Emilia Perez a été récompensée du prix du Jury et du prix d’interprétation pour l’ensemble de son casting féminin lors du dernier Festival de Cannes.
Emilia Perez, de Jacques Audiard, avec Karla Sofía Gascón, Zoe Saldana, Selena Gomez. En salles le 21 août.
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