Trois disques tournent inlassablement en boucle sur nos platines ce mois-ci. Ils sont signés The Last Dinner Party, Lewis OfMan et Future Islands tous trois disponibles à la FNAC.
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The Last Dinner Party, Prelude to Ecstasy
Entre deux sessions, les musiciennes bouquinent. Abigail est une fan de Cormac McCarthy ; Aurora aime l’écriture aussi poétique que politique de l’écrivain albanais Ismaïl Kadaré ; Georgia lit Guerre et Paix de Tolstoï : “Des mélos dignes de la télé-réalité des Kardashian à la sauce russe, je me suis rarement autant amusée.” En première place dans leur cœur : l’auteur du Portrait de Dorian Gray et du désespéré De Profundis, le roi de la punchline Oscar Wilde. C’est en pensant à lui que le nom de leur groupe est né, The Dinner Party. “Nous voulions incarner ce sentiment de décadence et d’indulgence envers les plaisirs interdits, inviter Wilde, Virginia Woolf, Prince, David Bowie à un grand dîner débauché.”
Or, The Dinner Party étant déjà pris outre-Atlantique, les musiciennes ont changé leurs plans. Pourquoi pas The Last Dinner Party, référence aussi biblique que théâtrale ? “On aime tellement la tragédie, cela aurait été dommage de s’en priver”, sourit Aurora. Elles apprécient aussi le double sens du mot “extase” que l’on retrouve dans la foi et la sexualité.
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Lewis OfMan, Cristal Medium Blue
Depuis la géniale introduction Frisco Blues et sa boucle chorale entêtante qui semble tracer un trait d’union entre les influences de ses deux albums, le touche-à-tout français déploie un nouveau fatras référentiel et évocateur, conviant les spectres de Playground Love d’Air mais surtout l’Americana, la texture des riffs de Santana, la ruée vers l’Ouest et Neil Young.
Un chamboulement relatif puisqu’en bon fan de musique d’illustration italienne des années 1960 et 1970, Lewis OfMan n’hésite pas, dans un geste pop et rassembleur, à relier les deux pays du western au moyen de motifs musicaux toujours aussi addictifs – tout en lorgnant, comme le western, vers l’Amérique latine.
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Future Islands, People Who Aren’t There Anymore
Aussi à l’aise avec les machines qu’avec des instruments palpables, les quatre compères ont pris tout leur temps pour peaufiner les douze morceaux de People Who Aren’t There Anymore.
Plus posé, moins dans l’emphase, ce nouveau chapitre d’une carrière entamée en 2006 montre toute la minutie dont ces Américains sont capables, choisissant avec soin le son de tel synthé pour refléter telle émotion, pesant chaque mot, parvenant à créer un écho de cathédrale contrebalancé par une basse chaleureuse pour un chaud-froid agréable. Un instrument, en particulier, se détache du lot : la voix cuivrée de Samuel T. Herring, tour à tour suave et rugueuse, qui raconte des tranches de vie toujours touchantes, qu’elles soient réelles ou imaginaires.
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