Nostalgiques des musiques de fiesta, d’habiles Australiens mettent le feu.
« Gardez vos rêves”, ordonne le titre de cet album. Et c’est exactement ce que font ces Australiens, conservant pour leur électronirique toutes les chimères, excentricités et lignes brisées de leurs rêves agités. Comme beaucoup d’électroniciens australiens, l’influence de la scène française, de Kitsuné à M83, est flagrante – Under a Blue Sky est même murmuré en français.Mais Canyons ne mange pas uniquement de ce pain-là (baguette), se goinfrant tout pareil d’Haribo eighties, de sauerkraut du Düsseldorf seventies, de vieux LSD de San Francisco ou de cachets d’Ibiza, pour un trip à vitesse phénoménale entre le New York disco du Studio 54, le krautrock d’Amon Düül et le Madchester baggy de l’Haçienda.
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De ces errements spatio-temporels découle une musique épique et parfois opaque, notamment quand des saxos hystériques se lancent dans d’étranges radotages. Car, et c’est la force de cet album qui ignore tout des barrières (franchies) entre bon et mauvais goût, les Australiens ont non seulement emprunté aux musiques de danse d’autrefois leurs tics et leur toc, mais surtout leur naïveté, leur euphorie. Le cynisme n’y résiste pas.
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