La pop miraculeuse de cinq New-Yorkais pas pompiers : critique et écoute.
Leur nom veut dire “miracles” en portugais, et ils en ont déjà accompli un de taille : sonner comme Coldplay avant que ceux-ci ne tombent dans les méandres de la flemmardise musicale et accumulent à outrance les effroyables tics mélodiques qu’on leur connaît aujourd’hui.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
S’il y a bien quelque chose de Chris Martin dans le timbre pincé et astral de Kyle Wilson et un soupçon de stadium-pop dans ce second album (Gentle Beast, Here to Stay), Milagres coiffe allègrement ses agaçants aînés au poteau. Loin des stades qui leur tendent pourtant les bras, les New-Yorkais parviennent à faire entrer leurs chansons dans une enivrante petite boîte, à les faire décoller tout en retenue bien au-dessus de celles de leurs extravagants cousins anglais.
Les Américains, eux, savent s’arrêter à temps : pas d’arrangements grandiloquents ni de pénibles démonstrations de force ici, mais de précieuses pop-songs intimistes et planantes, trop légères pour toucher le sol, trop denses pour avoir la prétention d’atteindre les étoiles.
Pas étonnant alors que, sur leur chemin, apparaissent des silhouettes moins écrasantes : celle d’Elbow dans la sensuelle Glowing Mouth, celle de The Antlers sur la poignante Fright of Thee et même l’ombre de The National sur Moon on the Sea’s Gate, moment de répit d’une beauté épineuse.
Si les cinq complices balaient d’un revers de main les codes d’une pop seulement bâtie pour satisfaire les stades, ils finissent aussi par réunir sans le vouloir tous les ingrédients nécessaires pour galvaniser les foules. On ne serait pas surpris de voir le minitube Halfway conquérir rapidement les ondes radio. Un prodige dont Milagres a le secret.
{"type":"Banniere-Basse"}