L’homophobie au cœur d’un village roumain décortiquée dans une étude désincarnée et trop démonstrative.
On n’a beaucoup reproché à une certaine tendance du nouveau cinéma roumain, ses scénarios aux emboîtements parfaitement agencés et outrageusement performatifs. Le film d’Emanuel Parvu n’échappe pas à cette constante. Il faut reconnaître toutefois ici que la rigidité du récit, conçue comme une redoutable circulation d’instructions et d’actions mises en place par les membres du village pour faire taire une agression retranscrit de façon assez éloquente la fabrique institutionnalisée du silence. Mais c’est sur le sort et le traitement qu’il réserve à la jeune victime que Parvu échoue à dépasser le film à sujet. Sans totalement l’occulter, la mise en scène choisit par instants de se recentrer sur cette figure impuissante au cœur de cette terrible machination.
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Se gardant à distance, la caméra capte son silence sans jamais en tirer quoi que ce soit. À vouloir filmer des idées et non des êtres, Parvu ne retient de son sujet qu’une démonstration grossière.
Trois Kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emanuel Parvu, avec Bogdan Dumitrache, Ciprian Chiujdea (Roumanie). En Compétition officielle.
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