Avec la première compilation du label qu’elle a fondé il y a quatre ans, Rebeka Warrior met la lumière sur 15 artistes qui s’ébattent dans la noirceur des machines sans oublier de nous faire danser.
Créer un label à la manière des house de voguing – ces espaces communautaires où le plaisir de la danse rejoint l’activisme –, telle était l’ambition première de Rebeka Warrior avec Warriorecords. Un label, au sens large, né en plein confinement en 2020, et destiné, selon sa fondatrice, à poser les bases “d’une queer house défendant la musique, la poésie et les expérimentations sonores”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Militer en musique
Des débordements electro-punk de Sexy Sushi à l’équilibre gracieux entre électronique et organique de Mansfield.TYA, en passant par l’hommage à l’electronic body music (et au duo allemand D.A.F) avec Vitalic et le projet Kompromat, Rebeka Warrior, surnommée Maman Wa, n’a jamais cessé de se tenir du côté le plus militant de la scène électronique. Comme de militer pour la fusion des genres et l’effacement des chapelles. Les premières sorties sur Warriorecords – un medley des “moins bons morceaux” de Sexy Sushi, un best of de Mansfield. TYA, des maxis signés Maud Geffray ou Cassie Raptor – témoignent de cette volonté d’ouverture de ce drôle d’univers club, où les ambiances sombres se teintent d’arc-en-ciel.
RainboWarriors, première compilation du label dont la référence militante du titre ne doit rien au hasard, offre un joli panorama de ce qui anime les dancefloors underground et queer d’aujourd’hui. De la cold wave crépusculaire du Wasted Time de Jennifer Touch à Actresses de la circassienne Vimala Pons, de l’eurodance hardcore de Minuit Machine (Love Bomber) au Love de NNHMN, tous les morceaux contiennent une forme de rage et de mélancolie transcendée par la danse.
Avec ses quinze inédits, venus d’un peu partout autour du monde et une prédilection certaine pour les ambiances electro et dark, RainboWarriors ne s’interdit pas pour autant des pas de côtés, du punk (Dame Area) au trap (Baby Volcano), du hardcore (Putas Vampiras) à l’indus (Borusiade). Et n’hésite pas à jouer la carte de l’ultra-pop avec P.A.L.O.M.A, tube de Hi-NRG updatée, écrit par Rebeka Warrior et Raumm, pour la gagnante du même nom de l’émission Drag Race France. Une tornade d’eurodance, complètement inspirée par Mylène Farmer, accompagnée d’un clip surexcité, qui résume parfaitement la philosophie du label : “Redonner à la musique ses vocations premières : faire danser, penser, fédérer, pleurer et s’aimer.”
RainboWarriors Volume 1 (Warriorecords/Bigwax). Sorti depuis le 26 avril.
{"type":"Banniere-Basse"}