Pour la cérémonie d’ouverture des JO, le préfet de police de Paris révélait l’existence d’un plan B et C en cas de menace terroriste ; un spectacle sans parade fluviale. De quoi nous laisser imaginer les plans D, H et Z, certainement à l’étude.
Les propos d’un préfet de police ont souvent quelque chose de décevant. Et ce lundi 22 avril, ceux de Laurent Nuñez l’étaient assurément. L’équipe responsable de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques planche bien sur un plan B et C, nous expliquait-il sur le plateau de BFMTV. En cas de “risque sécuritaire élevé” : exit, donc, la parade sur la Seine (l’œuvre qui devait marquer l’histoire des JO) et place à un spectacle au Trocadéro “en mode dégradé” (le plan B). Naze, donc.
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Dévalons l’alphabet
“En cas de risque très élevé”, une cérémonie serait conçue selon “un format protocolaire avec le minimum du minimum”, comme le simple allumage de la vasque par un·e athlète (le plan C). Archi-naze… Est-il possible de tomber plus bas ? Évidemment, puisque l’alphabet compte 26 lettres. Fort·es de notre expérience de spectateur·ices en période de disette budgétaire, nous sommes en mesure de devancer les annonces gouvernementales, et de préparer nos lecteur·ices à de bien plus grandes déceptions.
En cas de risque sécuritaire “vraiment très très élevé”, il y aurait donc le plan D : une présentation de la maquette créée par Thomas Jolly pour la cérémonie initiale sur un slam de Grand Corps Malade (genre : J’ai pas les mots), avec, à la clef, l’organisation d’une cagnotte pour financer le manque à gagner du metteur en scène en plein burn-out. Si nous étions confronté·es à un risque sécuritaire “vraiment très très très élevé”, il y aurait le plan H ; un spectacle conçu par le même Thomas Jolly (sous TRANXENE) mettant en scène Nemo, le labrador d’Emmanuel Macron, confronté à un saut d’obstacles dans les jardins élyséens ; une jauge de deux pourrait être envisagée (pour Gabriel Attal et Kylian Mbappé) ; et la cérémonie retransmise sur YouTube*.
Enfin, en cas de risque sécuritaire “vraiment vraiment vraiment très très très très élevé”, essayons d’imaginer un spectacle sans comédien·ne, sans metteur·euse en scène, sans costume, sans technicien·ne, sans texte, sans décor, sans lumière, sans prise de risque, sans idée, sans intérêt ; comme ceux conçus avec les prochaines coupes budgétaires annoncées pour la culture. Le plan Z : celui de nos années à venir.
* moyennant le pass olympique Nemo à 127 euros
Édito initialement paru dans la newsletter arts et scènes du 29 avril 2024. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !
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