Chris Isaak reprend religieusement le catalogue dingue du label Sun. Critique.
Le label Sun portait bien son nom, foyer originel et central de la galaxie du rock. L’écurie de Sam Phillips a découvert Elvis, Johnny Cash, Roy Orbison ou Jerry Lee Lewis, produisant un style sonore inouï. Echo mystérieux, pureté virginale, sauvagerie sexuelle du chant : les singles Sun semblaient provenir de quelques limbes vaudoues, des profondeurs lointaines d’un train fantôme, d’une Amérique invisible.
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Amoureux de longue date du label de Memphis, Chris Isaak revisite ici le catalogue chéri, pour des reprises qui tiennent plus de l’imitation que de la promesse du titre de l’album : il ne va pas “au-delà” de l’astre mythique, mais en plein dedans. Chant hoquetant ou velouté, piqûres de guitares acides, légère reverb, couplets pailletés et refrains gomina, il ne manque rien dans cet exercice d’admiration, sauf la magie originelle et l’érotisme du surgissement novateur. Un plaisir décontracté, sans aucun enjeu.
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