L’heure du bilan pour
les grognards électriques
californiens. Excellent : critique et écoute.
La musique de Thrice est comme la planète des Shadoks : “elle n’a pas de forme spéciale, ou plutôt, elle change de forme”, sans cesse et sans semonces, et tant pis si chaque réarrangement s’accompagne de la dégringolade d’une bonne partie de ses hôtes.
A l’aune de cette comparaison, Major/Minor prend des airs de bilan d’avant cataclysme cosmique, lui qui voit le quartet californien passer en revue sa discographie pour mieux s’en affranchir, du hardcore géométrique de The Illusion of Safety (Cataracts) à l’indie-rock térébrant de Beggars (Blinded) en passant par la postnoise monolithique de la quadrilogie The Alchemy Index (Anthology) et le songwriting à fleur de carapace entendu sur les échappées en solitaire de Dustin Kensrue (Treading Paper).
Le tout sans se départir de cette désarmante aptitude à brouiller les frontières entre intensité et technicité. En un mot, le même depuis vingt-trois ans : grandiose.