Au terme de six jours de compétition, le jury de la neuvième édition du Festival du film francophone d’Angoulême, co-présidé par Virginie Efira et Gilles Jacob, a mis l’animation à l’honneur en sacrant le film suisse « Ma vie de courgette ».
Si Angoulême rime généralement avec bande-dessinée, c’est au diapason du cinéma que la ville charentaise s’est illuminée du 23 au 28 août, à l’occasion de la neuvième édition du Festival du film francophone. L’événement, créé à l’initiative de Dominique Besnehard dans le but de promouvoir la francophonie au cinéma, se déclinait entre une compétition officielle, des avant-premières (L’Odyssée, biopic du commandant Cousteau avec Lambert Wilson, Juste la fin du monde de Xavier Dolan), de nombreux courts-métrages ou encore un cycle dédié au cinéma libanais.
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L’animation à l’honneur
Cette édition, qui a battu son record de fréquentation, a réservé un accueil triomphal au film d’animation suisse Ma vie de courgette, qui succède à Much Loved de Nabil Ayouch en obtenant le Valois de diamant, plus haute distinction de la compétition. Le long métrage de Claude Barras, ancien élève de l’école de dessin Emile Cohl à Lyon, avait auparavant étonné la croisette lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, et remporté le Cristal du meilleur film d’animation et le Prix du public au dernier Festival d’Annecy. Choisi par la Suisse pour représenter le pays pour l’Oscar du meilleur film étranger en février prochain, le film concourt également pour le LUZ Prize décerné par le Parlement Européen.
Co-écrit par la scénariste et réalisatrice Céline Sciamma (La Naissance des pieuvres, Tomboy, Bande de filles) d’après le roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris (2002), Ma vie de courgette, tourné en 2015 dans les studios du Pôle Pixel à Villeurbanne, narre la reconstruction d’un petit garçon placé dans un foyer pour enfants après le décès de sa mère, au contact de ses camarades et éducateurs, mais aussi au fil de ses premières amours. Réalisé en stop motion (une technique d’animation image par image), le film, derrière son récit d’apprentissage tendre et délicate, opère également une critique en creux d’un système social rude. Ma vie de courgette sortira en salles le 19 octobre.
Dynamisme des cinémas belge et québécois
Le film québécois Les mauvaises herbes, écrit et réalisé par Louis Bélanger, remporte le Valois du public et celui du scénario. Cette comédie irrévérencieuse, qui opère la rencontre improbable entre un vieux cultivateur de majijuana, un acteur en fuite accro au jeu et endetté jusqu’au cou, et une technicienne électrique au caractère fantasque, dresse un portrait décomplexé mais très actuel d’un frange marginale de la société québécoise.
Noces, du belge Stephan Streker (Le monde nous appartient, 2012), repart avec deux prix d’interprétation, l’un pour son actrice Lina El Arabi, l’autre pour son partenaire à l’écran Sébastien Houbani. Ce dernier partage son prix ex-aequo avec Antoine Olivier Pilon, révélé en fils turbulent dans Mommy de Xavier Dolan, qui porte ici 1:54, autre film québécois de Yan England, également récompensé par le Prix du jury étudiant.
https://youtu.be/J5r7sFmA7VM
Concernant le reste du palmarès, Sacha Wolff décroche le prix de la mise en scène pour Mercenaire, récit intense du difficile exil d’un rugbyman wallisien en France, également présenté à la Quinzaine des réalisateurs ; le prix du meilleur court-métrage revient à Vaysha l’aveugle de Théodore Ushev, et le Valois Martin Maurel, distribué postérieurement à la sortie d’un film par un collège de distributeurs, à Didar Domehri, Laurent Baudens et Gaël Nouaille pour Bang Gang (une histoire d’amour moderne) d’Eva Husson.
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