De la chienne Laïka à la base de lancement de Baïkonour, la conquête de l’espace par les Soviétiques continue de fournir à une pop déviante d’Angleterre ses patronymes, ses fantasmes rétrofuturistes, ses rêves d’un cosmos de tous les possibles. Echoué à Brighton, Jean-Emmanuel Krieger évolue, comme le nom de son faux groupe l’indique, bien plus […]
De la chienne Laïka à la base de lancement de Baïkonour, la conquête de l’espace par les Soviétiques continue de fournir à une pop déviante d’Angleterre ses patronymes, ses fantasmes rétrofuturistes, ses rêves d’un cosmos de tous les possibles. Echoué à Brighton, Jean-Emmanuel Krieger évolue, comme le nom de son faux groupe l’indique, bien plus haut que l’Air ? et on ne parle pas seulement de ses anciens concitoyens versaillais. Car c’est bien dans la stratosphère, dans un silence glacé mais avec des gestes paisibles et une sérénité palpable, qu’il assemble sa station Mir de toutes les couleurs ? avec, il l’affirme (et ce n’est pas un vœu pieu), des petits bouts de My Bloody Valentine, de krautrock, d’Eno ou de Soft Machine
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Depuis les Boards Of Canada ou Stars Of The Lid, on sait que la Terre n’a pas le monopole du bucolisme et que ce romantisme songeur est aussi prisé dans l’espace : mais Krieger n’est pas l’un de ces spationautes qui laisse son ordinateur débiter, en pilotage automatique, des paysages soniques désertés, des éboulis de blips, des chaos tranquilles de beats. C’est souvent à la main, sans assistance informatique, qu’il gère les courbes sinueuses et les loopings exaltants de sa musique, sorte de psychédélisme sous vide. Loin des rachitismes d’une partie (molle) de l’electronica, il maltraite une basse pourtant autoritaire, des guitares droguées, des claviers ancestraux ou une batterie forcenée, qui apportent à cette odyssée de l’espace une farouche humanité, une puissance charnelle. Un joli souvenir de la Terre, pour les cœurs solitaires du cosmos.
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