Si Cannes est, 353 jours par an, un eldorado pour retraité·es, c’est un peu moins vrai durant les douze jours du festival et ça l’est encore moins cette année !
Nous ne nous sommes pas lancé·es dans une analyse statistique poussée mais il se dégage du casting global de cette édition 2024 une impression de jouvence. Elle est en premier lieu incarnée par la présidente du jury, Greta Gerwig, plus jeune personne à occuper la fonction après Sophia Loren en 1966. Mais on pourrait aussi citer la présence de Xavier Dolan à la présidence du jury d’un Certain Regard ou de Lukas Dhont à celle de la Queer Palm.
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La compétition officielle est constituée d’un équilibre assez réussi entre de jeunes cinéastes et/ou de première fois en compète (Payal Kapadia, Agathe Riedinger, Magnus Von Horn, Miguel Gomes, Coralie Fargeat, Gilles Lellouche), des habitué·es (Andrea Arnold, Jia Zhangke, Jacques Audiard, Christophe Honoré, Paolo Sorentino, Kirill Serebrennikov, Yorgos Lanthimos) et des légendes, dont la simple présence constitue un évènement (Francis Ford Coppola, Paul Schrader, David Cronenberg).
Les moins de 40
Mais c’est quand on regarde les castings des films qui défileront sur le tapis rouge que ce sentiment de renouvellement est le plus fort. Les acteurs et actrices princaux·ales de nombreux longs métrages de cette cuvée 2024 – les déjà stars internationales Barry Keoghan, Franz Rogowski, Léa Seydoux, Anya Taylor-Joy, Alicia Vikander, Margaret Qualley, Jacob Elordi, Selena Gomez, Adam Driver, Emma Stone, Hunter Schafer, les étoiles nationales Noémie Merlant, Raphaël Quenard, François Civil et Adèle Exarchopoulos, tout comme les potentielles révélations : Victoria Carmen Sonne, Céleste Dalla Porta, Félix Kysyl, Mikey Madison ou Nathalie Emmanuel – n’ont pas dépassé les 40 ans. Évidemment tout cela n’augure rien de la qualité des films, ou de celle du palmarès, mais ce vent de fraîcheur dit quelque chose de la vitalité du cinéma et de la capacité du festival de Cannes à l’incarner.
Pour ce qui est de la tectonique des plaques qui régit les rapports entre les différentes sélections, Un Certain Regard confirme son repositionnement sur les premiers films, et donc sa mise en concurrence avec La Semaine de la critique, qui aura sans doute plus de mal à attirer des films anglophones à l’avenir. Mais qui a réalisé un gros coup en sélectionnant l’un des films que nous attendions le plus, Les Reines du drame du prometteur Alexis Langlois.
Et la parité ?
Si la Quinzaine des cinéastes a vu un de ses auteurs habitués (Miguel Gomes) et une de ses autrices révélées (Payal Kapadia) filer en compétition officielle, la sélection par Thierry Frémaux de la jeune cinéaste indienne valide le travail de défricheur entamé par Julien Rejl depuis sa prise de fonctions à la tête de la Quinzaine et qui se confirme d’ailleurs encore cette année avec un choix de films pointus.
Reste un gros point noir : le nombre de femmes en compétition officielle, seulement quatre contre sept l’an dernier, et surtout contre quinze hommes. Il reste encore quelques jours aux équipes de l’officielle pour y ajouter au moins une cinquième cinéaste.
Édito initialement paru dans la newsletter Cinéma du 17 avril. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !
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