Lente et grisante, une ambient-pop qui remplace Lexomil et Prozac. Critique.
On pourrait traduire le titre de cet album par “Le silence est sous-estimé” : il ne ment pas. Spécialiste des mélodies électroniques étirées, vaporeuses, lapidaires, l’Allemand Ulrich Schnauss a ainsi régulièrement composé avec les silences, les trois points infinis, notamment sur deux albums aux brouillards givrants particulièrement enveloppants, déréglants : Far away Trains Passing by (2001) et A Strangely Isolated Place (2003).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Habile observateur des seventies, il avait ainsi allié la puissance mélodique des haïkus d’Eno aux vertigineuses chutes horizontales de Tangerine Dream, en une pop ralentie jusqu’aux limites de la science. Avec son compère des Engineers (du son) Mark Peters, il accélère le tempo juste au-delà de la nature morte, empruntant ses échos abyssaux et ses larsens étals au shoegazing, pour une pop aussi assoupie que majestueuse, qui imagine une jam dans l’éther entre Cocteau Twins et Klaus Schulze. Elle tient même ici un générique magistral pour toute émission de télé consacrée aux troubles du sommeil : Yesterday Didn’t Exist.
{"type":"Banniere-Basse"}