En treize chansons incitant aux mouvements de bassin, la Britannique redonne de l’allure et de l’élégance à la drum’n’bass, qui s’ouvre ici à l’émotion.
C’est là la beauté de la bass music, des vocalises R&B et des rythmes piqués à la drum’n’bass : en quelques secondes, on se remet à penser à la grande époque de la jungle, aux premiers albums de Ms. Dynamite, aux meilleures productions de Goldie et on se réjouit qu’une artiste comme Nia Archives puisse éviter à ces sons de tomber dans l’oubli.
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La Britannique s’inscrit ainsi dans le sillage d’autres artistes actuelles (Priya Ragu, PinkPantheress), ne s’en démarque pas toujours, mais parvient systématiquement à séduire grâce à des morceaux montés sur ressort, au BPM élevé, qui parlent le langage des clubs avec une certaine mélancolie.
Des beats insatiables et une énergie dancehall
Parmi ses influences, Nia Archives cite autant Grace Jones et Lauryn Hill que Nina Simone et Erykah Badu. Cela s’entend : il y a en effet beaucoup d’âme, de sensibilité, de ces fêlures érigées en force dans la voix raffinée de la protégée de Skrillex, toujours contrebalancée sur Silence Is Loud par des beats insatiables qui puisent leur énergie dans la jungle ou le dancehall – rappelons que Nia Archives est originaire de Jamaïque.
Killjoy! dit l’un des titres les plus intenses de ce premier album. C’est évidemment un mensonge : cette musique, mise en son auprès d’Ethan P. Flynn (FKA Twigs, David Byrne), est pensée pour mettre à mal toute forme de tension ou de nervosité.
Silence Is Loud (Island/Universal). Sortie le 12 avril.
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