Billie Eilish, Mac DeMarco, The Last Dinner Party ou Camila Cabello figurent parmi les signataires pour pointer du doigt l’intelligence artificielle susceptible de dévaloriser leur pratique et leur juste rémunération.
Musique et intelligence artificielle ne font pas bon ménage pour l’Artist Rights Alliance. Ainsi, l’organisation à but non lucratif, gérée par des artistes, a pris l’initiative le 1er avril de publier sur le site Medium une lettre ouverte dénonçant l’emprise croissante de l’intelligence artificielle sur leurs droits.
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Signée par plus de 200 artistes, la lettre vise surtout à alerter les entreprises spécialisées dans le domaine, mais aussi les plateformes de streaming, en les appelant “à ne pas développer ou déployer de technologie, de contenu ou d’outils de génération de musique par l’IA qui sapent ou remplacent l’art humain des auteurs-compositeurs et des artistes”.
“Utilisée de manière irresponsable, l’IA fait peser d’énormes menaces”
Parmi les signataires, un panel d’artistes issu·es d’univers différents. Mac DeMarco, le producteur Metro Boomin, le groupe The Last Dinner Party, mais aussi des stars comme Norah Jones, Billie Eilish, Katy Perry, Juanes ou Camila Cabello. Tous et toutes se rassemblent autour d’un même constat : “Utilisée de manière irresponsable, l’IA fait peser d’énormes menaces sur notre capacité à protéger notre vie privée, nos identités, notre musique et nos moyens de subsistance.”
Cette intervention groupée fait écho à un contexte où l’intelligence artificielle s’invite de plus en plus souvent sur le terrain de la création et plus particulièrement dans la musique. En septembre, un certain Ghostwriter977 avait concentré l’attention autour du morceau Heart on My Sleeve, fabriqué par l’internaute avec les voix de Drake et The Weeknd générées par l’IA.
Si Universal a rapidement supprimé le titre pour violation des droits d’auteur, ce dernier a rapidement fait le tour de TikTok, devenant un vrai-faux tube. Cet usage de l’intelligence artificielle a eu un impact tel que Universal a décidé de retirer son catalogue d’artistes de l’application chinoise.
Le Tennessee, État pionnier
Plus récemment encore, en janvier dernier, Tiktok a annoncé tester une nouvelle fonctionnalité pour composer des chansons via l’IA à partir d’une phrase d’accroche. S’il ne s’agit finalement que de combinaisons de boucles préenregistrées, les tentatives d’intégration de l’IA dans la musique restent au cœur des revendications des artistes signataires.
Pour parer l’ingérence de l’IA dans la musique, le Tennessee est récemment devenu le premier État américain à voter une loi visant à protéger les artistes et leurs droits d’auteurs contre l’IA. Fin mars, le “Elvis Act” (Ensuring Likeness, Voice, and Image Security Act), interdisant entre autres la reproduction de la voix d’un·e artiste sans son consentement, a été adopté, et inspire désormais d’autres États prêts à s’engager pour la protection des artistes.
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