Après pas mal d’expérimentations, les Français s’attaquent en beauté à la pop. Critique et écoute.
Broadway est tout sauf une avenue balisée, plutôt un sentier buissonnier. En trame, toujours, des basses sourdes et menaçantes, et un goût pour une recherche sonique qui, loin de la frime, ne cherche au contraire qu’à simplifier une langue moderne, empruntant au folk, à l’electro, au free-rock ou à la pop.
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De plus en plus éloquent et fluide, ce patois inventé par les Stéphanois devient une pop solaire, chantée sans crainte, libérée du chaos. Régulièrement hantées de tension et de caillots de mauvais sang (Japanese Super Trains, entre autres), ces chansons évoquent de plus en plus la pop traître d’Eels, dont les tourments et tournants savent si bien se dissimuler derrière un refrain limpide.
Ainsi Days of Reckoning ou Pure Gold qui, sous la béatitude de leurs chorales cosmiques, simulent la nonchalance, alors que tout est tension, urgence. Autre sommet de cet album d’importance, l’ultime The Lighthouse Wish, qui invite dans le coton et la torpeur la voix faussement innocente de Juliette Paquereau de Diving With Andy. Comme une histoire de loup et de chaperon rouge, mais où c’est le loup qui rougirait.
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