L’auteur emblématique de la pop culture japonaise et de l’animation est mort le 1er mars à 68 ans.
“Nous sommes sincèrement attristés de vous informer que le créateur de manga Akira Toriyama est mort le 1er mars d’un hématome sous-dural. Il avait 68 ans” a annoncé Bird Studio sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup de lecteurs de manga, le choc est rude tant c’est une partie de leur jeunesse qui s’envole avec la mort du créateur de Dragon Ball. En version papier ou animée, cette série a en effet suscité nombre de passions pour la pop culture japonaise.
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S’inspirer des classiques…
Né à Nagoya en 1955, Akira Toriyama reste un des auteurs-phare du magazine de prépublication japonais Shonen Jump. Dès son premier manga créé pour cette revue en 1978, L’Île merveilleuse, il montre déjà son goût pour les univers fantaisistes et loufoques avec cette parodie de Tarzan où l’on croise un poisson volant dans l’air muni d’une bouteille d’eau ou sa propre version, décalée, de l’inspecteur Harry (celui campé au cinéma par Clint Eastwood). Son premier succès d’importance arrive dès 1981 avec Dr Slump, série où l’on retrouve son inclinaison pour l’humour… parfois scatologique. Le héros éponyme y fabrique une petite androïde, Aralé, qui se met au service du bien, quitte à semer la zizanie.
Transposé en anime et en films, Dr Slump est un énorme succès au Japon et prépare le terrain pour le best-seller de Toriyama, Dragon Ball. Cette fois encore, il part d’un élément préexistant qu’il va tordre à sa guise pour lancer ce manga d’apprentissage. L’inspiration première de Dragon Ball est en effet La Pérégrination vers l’ouest, un classique de la littérature chinoise datant du XVIe siècle. Ce récit picaresque met en scène le singe immortel, le “Roi-Singe”, Son Gokū, doté de pouvoirs magiques. Toriyama est loin de rester fidèle à sa source : Son Gokū devient un garçon à queue de singe un peu naïf malgré sa force extraordinaire. Le premier moteur de la série réside dans les dragon balls. Ces boules de cristal permettent de faire apparaître un dragon sacré qui peut exaucer les souhaits (dont celui de ressusciter les morts). Dans ce mélange très personnel de fantasy, de science-fiction, de kung-fu et d’humour, les scènes d’action échevelées et les gags s’allient de manière harmonieuse grâce à son trait ultra-dynamique à l’expressivité extrême.
… et en devenir un
Publiés au Japon entre 1984 et 1995, les 42 tomes de la série l’imposent comme un des mangas les plus populaires au monde avec plus de 250 millions d’exemplaires vendus. La jeunesse française succombe déjà à la première adaptation animée, diffusée dans Le Club Dorothée sur TF1 dès 1988, quatre ans avant que les éditions Glénat ne publient le premier tome. La diffusion de l’autre série animée Dragon Ball Z, plus violente et psychologique, enfonce le clou et amorce une success-story hexagonale impressionnante – plus de 24 millions d’exemplaires de la série ont été vendus. Depuis la fin du manga Dragon Ball, Akira Toriyama avait publié d’autres mangas, mais s’était surtout consacré à d’autres médias comme les jeux vidéo. Pour les 40 ans de Dragon Ball, une nouvelle série animée, Dragon Ball Daima a été annoncée par la société Toei Animation. Akira Toriyama en avait supervisé l’écriture et ça sera donc le testament de ce créateur qui a changé l’histoire de la culture mondiale.
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