Malgré une volonté de traiter de thématiques importantes, comme le consentement et la sororité, le premier long métrage de Nora El Hourch rate le coche.
Dans un fast-food de quartier, deux garçons déblatèrent sur la qualité à revoir de leur burger. Les mots fusent et rythment cette savoureuse scène de dialogue de sourds, avant que l’attention des deux ne se trouve dirigée vers une bande de filles située hors-champ. Le conflit éclate quand la ritournelle sexiste des deux gaillards se confronte à la résistance chevronnée du groupe.
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C’est ainsi que s’ouvre HLM Pussy, premier long métrage de Nora El Hourch, par une fausse piste (les garçons au centre) et une bascule de point de vue (le côté des filles). La scène dialectise avec une certaine rigueur et un plaisir du verbe les enjeux d’un film tourné vers la notion de consentement, de harcèlement et de sororité. Si l’on reconnaît à son trio d’actrices un certain panache pour incarner trois filles de leur temps, très au clair sur ces questions contemporaines, HLM Pussy se trouve, à l’image de son titre percutant, corseté dans une intention qui peine à dépasser son séduisant attirail.
Ainsi, la mise en pratique de sa théorie nourrie par de pertinentes réflexions sur la honte (le personnage principal est issu d’un milieu bourgeois quand ses copines sont banlieusardes) et l’inégalité que la condition sociale impose face à la possibilité de dire les violences subies, se trouvent constamment fragilisées par une écriture qui, en cherchant l’emphase, trouve la mièvrerie et finit par transformer ce film-slogan en un objet purement préventif.
HLM Pussy, de Nora El Hourch, avec Leah Aubert, Médina Diarra, Salma Takaline, Bérénice Bejo. En salle le 6 mars
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