Laurence Ferrari a présenté des excuses au nom de CNews après que l’avortement a été faussement qualifié de “première cause de mortalité” lors d’une émission qui s’est activement affairée à attaquer le droit à l’IVG.
C’est l’image qui a rendu fou Internet hier soir : lors de l’émission catholique En quête d’esprit diffusée à 13h le 25 février en collaboration avec l’hebdomadaire France catholique (détenu par Vincent Bolloré), CNews a partagé une infographie présentant l’avortement comme la première cause de mortalité dans le monde, avec pas moins de 73 millions de décès au compteur, “soit 52% des décès”, devant le cancer ou le tabac. Une façon d’insinuer qu’un avortement est synonyme d’homicide – et donc de culpabiliser les femmes faisant valoir leur droit à l’IVG -, alors même que la loi ne reconnaît pas de personnalité juridique aux foetus.
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Ce discours scandaleux a fait fortement polémique sur les réseaux sociaux, forçant la chaîne à communiquer dessus et à présenter ses excuses via l’une de ses présentatrices star, Laurence Ferrari. “Il est absolument impossible de comparer ces chiffres et de les mettre en miroir de ceux de la mortalité liée au cancer ou au tabac”, a-t-elle affirmé, avant d’espérer “à titre personnel” que “ce droit [à l’IVG, ndlr] acquis de haute lutte par nos mères, par nos aînées, sera inscrit dans la Constitution”.
Émission anti-IVG
Laurence Ferrari a eu beau s’excuser au nom de la chaîne, on ne peut que douter de la sincérité de ce rétropédalage. À voir d’autres extraits de cette même émission, celle-ci semble très clairement avoir été pensée comme une charge anti-avortement, alors que le débat sur sa constitutionnalisation revient sur le devant de la scène. Dans d’autres extraits, on apprend notamment que l’IVG est un sujet “sensible, douloureux”, voire une initiative “contraire à la mission de la femme”. “Au fond de chaque femme il y a le désir de donner la vie. […] Qu’on soit croyante ou non, religieuse ou non, c’est universel. Je suis toujours choquée par le combat mené par des femmes qui vont se battre pour ce droit à l’avortement. Mais elles sont vivantes ! Je suis vivante ! Et je suis heureuse d’être vivante”, a déclaré par exemple l’autrice Sylvie Lepetit, pour qui l’avortement s’apparente à “une blessure du corps, du psychisme et de l’âme”.
Lucie Pacherie, membre de la fondation Jérôme Lejeune, qui milite contre le droit à l’avortement, a abondé : “Il faut rappeler que ‘Tu ne tueras point’ n’est pas réservé aux croyants. Ce principe vaut aussi pour la mère et l’enfant évidemment”, a-t-elle dit, sans qu’aucune contradiction ne soit jamais émise. Des propos abjects parmi tant d’autres, issus d’une réthorique réactionnaire désormais commune sur nos écrans.
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