Selon une nouvelle étude, les vidéos sexistes seraient boostées par l’algorithme de TikTok. Explication.
Sur les réseaux sociaux, la masculinité toxique ne cesse de se démocratiser. Entre la récente tendance Dignif AI qui rhabille les femmes, et celle d’Abrège Frère qui les somme de se taire, il semblerait que les contenus sexistes soient bel et bien favorisés sur les plateformes. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude menée conjointement par l’Université du Kent et celle de Londres.
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Des jeunes hommes vulnérables
Les chercheur·euses se sont basé·es sur plus de 1000 vidéos de leur For You Page et ont interviewé différents jeunes. Des entretiens qui leur ont permis d’isoler quatre archétypes particulièrement susceptibles d’absorber et relayer cette idéologie : des aficionados de sport et de musculation, des individus souffrant d’isolement et d’anxiété, des personnes soucieuses de leur santé mentale et de son développement, et des individus “fatalistes, en colère, et cynique” au niveau d’utilisation d’internet très élevé, donc plus susceptibles d’être confrontés à des théories du complot et autres discours haineux.
Le résultat est sans appel : en à peine cinq jours, “le niveau de contenu misogyne présenté sur la page ‘Pour toi’ de TikTok est multiplié par quatre”, passant de 13% de contenu sexiste à 56%. L’étude observe que les contenus relayant des rhétoriques misogynes – de l’objectivation au harcèlement sexuel en passant par l’humiliation des femmes – se retrouvent ainsi qualifiés de “divertissement” par l’algorithme.
La solution ? Une urgente “diète numérique” pour les jeunes selon les chercheur·euses
Une classification hasardeuse qui finit par les répertorier par défaut dans nos fils d’actualité et mène à leur diffusion massive auprès des jeunes hommes, part majoritaire des quatre groupes cités plus haut. Selon les chercheurs, le contenu de ces vidéos misogynes “exploitent leur vulnérabilité et leurs centres d’intérêt” et “se glissent dans leurs interactions au quotidien” jusqu’à totalement se normaliser. La solution ? Une urgente “diète numérique” pour les jeunes selon les chercheur·euses.
Des données inquiétantes qui font écho à une autre étude récente, selon laquelle les jeunes hommes seraient, contre toute attente, plus misogynes qu’avant. On y apprenait notamment que sur les 100 posts les plus populaires sur Instagram, 68 % “propagent des stéréotypes de genre”. De manière plus globale, pour 37% des hommes le féminisme est une menace pour leur place dans la société.
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