Actuellement en salle dans un biopic signé Reinaldo Marcus Green et en kiosque avec le hors-série que lui consacre notre magazine, Robert Nesta Marley revient dans l’actualité. L’occasion de relever un gros défi : raconter sa vie et son œuvre en une poignée de morceaux cruciaux.
Le 11 mai 1981 meurt Bob Marley à l’âge de 36 ans. Il laisse malgré ce décès prématuré une discographie pléthorique, entamée à 17 ans avec le single Judge Not et qui se conclut, du moins le croyait-on, en 1980 avec l’album Uprising. En effet, Bob Marley, à l’instar de géants tels que John Coltrane ou Jimi Hendrix, a connu une carrière posthume presque plus profuse que celle publiée de son vivant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Du petit gars issu du ghetto et ne se sentant jamais à sa place, parce que métis, à celui qui, selon l’expression souvent consacrée, est devenu la première-star-internationale-issue-du-tiers-monde (comme on disait à l’époque), nous avons essayé de retracer son itinéraire en dix étapes qui lui permirent de passer de l’ombre à la lumière, du déclassement à l’universalité.
Judge Not! (1962)
Bob Marley, l’héritier. Avant de devenir l’icône mondiale du reggae, Bob Marley a honoré ses ancêtres, le rocksteady et le ska. La prod est vintage, la voix adolescente et à quelques inflexions près difficilement identifiable mais Judge Not! reste le premier témoignage gravé sur cire d’un jeune homme promis à un bel avenir.
Simmer Down (1963)
Bob Marley, le Wailer. Avant Bob Marley & The Wailers, il y eut The Wailing Wailers où Bob Marley est rejoint, entre autres, par Peter Tosh et Bunny Livingstone. Il figure dans cette playlist entre autres parce que, outre le trio qui deviendra mythique, une solide section de cuivres et des chœurs féminins illuminent Simmer Down.
Concrete Jungle (1971)
Bob Marley, l’enfant des ghettos. Sur la pochette de Catch a Fire, l’album dont est issu Concrete Jungle, Bob Marley apparaît seul pour la première fois. Et sur cette jungle de béton évoquant les quartiers les plus pauvres de Kingston, le rythme est ralenti, soit le principe même du passage du ska et du rocksteady au reggae. Un tournant historique.
Get Up, Stand Up (1973)
Bob Marley, le militant. Sur Burnin’ figurent deux titres fondamentaux pour la suite de la carrière des Wailers, le combatif Get Up, Stand Up, cosigné par Peter Tosh, et I Shot the Sheriff dont la reprise pourtant médiocre d’Eric Clapton va contribuer à faire connaître le reggae au monde entier.
No Woman, No Cry (1974)
Bob Marley en solitaire. Le paradoxe veut que le premier album signé Bob Marley & the Wailers est le premier enregistré sans Bunny Livingstone et Peter Tosh. Y figure ce No Woman, No Cry qui reste à ce jour un de ses plus grands tubes, le plus souvent diffusé dans sa version live publiée l’année suivante.
Natural Mystic (1977)
Bob Marley, le rastafarien. Il y eut Natty Dread et Rastaman Vibration et tant d’autres auparavant. Mais Natural Mystic, ici recommandée dans sa version extraite de la BO du cultissime Countryman, rend le rastafarisme universel par sa manière de se détacher d’un culte exclusivement jamaïcain.
Exodus (1977)
Bob Marley, le paria. Désormais star internationale, Bob Marley est contraint à l’exil après avoir échappé à une tentative d’assassinat sur son île natale. C’est donc en résistant installé à Londres qu’il grave Exodus, témoignage de ce déracinement contraint.
Punky Reggae Party (1977)
Bob Marley, le punk. En marge d’Exodus, Bob Marley enregistre le single Punky Reggae Party, validant ainsi le pont évident entre la Jamaïque et la contre-culture londonienne infusée de rythmes caribéens, des Slits aux Clash, avant l’émergence des Specials ou de Madness.
Zimbabwe (1979)
Bob Marley, le panafricain. Sur la pochette de Survival figure l’ensemble des drapeaux des pays africains ayant accédé à l’indépendance et un croquis de la soute des bateaux négriers qui transportaient des esclaves outre-Atlantique.
Redemption Song (1980)
Bob Marley, la fin. Au bout du bout de Uprising, ultime album de son auteur, on entend la lumineuse et crépusculaire Redemption Song sur laquelle Robert Nesta Marley est seul avec sa guitare pour un adieu émouvant.
{"type":"Banniere-Basse"}