Un album de reprises étranges et culottées par la diva nu-soul.
La voix de Macy Gray, étrange mélange de suavité et de douleur, de contorsionnisme et de raideur, pourrait franchement chanter n’importe quoi qu’on resterait attentif – ce qu’elle a d’ailleurs fait, sur des chansons où le taux de sucre et de chantilly affolait le diabète. Voix cascadeuse, chanteuse affranchie : on la retrouve aujourd’hui bateleuse d’un bestiaire impossible, où Metallica, Radiohead, Arcade Fire, Nina Simone ou Kanye West sont repris sans merci.
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Car plutôt que de jouer des versions de ces titres éclatées sur le spectre, l’Américaine joue la diversion, les détournant et les contournant, simples prétextes, pour offrir à sa voix de nouveaux défis, de nouveaux périls. On passera sur des arrangements chiches, des productions essoufflées, les courts intermèdes comiques : tout a ici été fait pour que la voix, plaintive ou charnelle, soit le seul point focal de cet album où le Here Comes the Rain again des Eurythmics sort grandi d’une cure d’austérité, où le Creep de Radiohead retient ses nerfs, où le brillant Maps des Yeah Yeah Yeahs découvre le soleil et la nonchalance. Macy Gray ne reprend pas ces chansons, elle les kidnappe.
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